La louve a été tuée par un tir de défense mardi 20 septembre, aux Longevilles-Mont-d’Or dans le Haut-Doubs. Il s’agissait bien d’une louve alpha.
C’était une opération nocturne. Mardi 20 septembre, aux alentours de 22h40, les lieutenants de louveterie avaient abattu un canidé aux Longevilles-Mont-d’Or dans le Haut-Doubs dans le cadre d'un tir de défense. D’après les informations de l’Est Républicain qui cite l'Office Français de la biodiversité, il s’agissait d’une louve alpha, à savoir la louve meneuse de la meute.
Cette action, réalisée dans un contexte d’attaques du loup dans le secteur, avait pour but de réguler le nombre de prédateurs. Cependant, le fait d’avoir abattu la louve alpha pourrait déstabiliser la meute du Risoux.
Quelles sont les conséquences ?
Dans chaque groupe, il y a un couple de meneurs : un loup et une louve alpha. Tous deux organisent la vie de la meute : les déplacements, les départs en chasse, ou encore la défense du territoire.
Une de leurs missions les plus importantes est la régulation de la meute. Seul ce couple alpha peut se reproduire. Cette organisation a plusieurs fonctions : le groupe peut perdurer sans être en surnombre, et le nombre réduit de canidés permet de ne pas surconsommer de potentielles proies, ce qui pourrait mettre en péril la meute sur le long terme.
Sans ce couple alpha, l’avenir de la meute du Risoux semble incertain. Sans la pression des deux individus alpha sur la meute, le risque pourrait être que la reproduction soit plus forte, et donc pourrait engendrer un élargissement de nombre de prédateurs dans la zone.
Cohabiter avec le loup ?
Après une série d’attaques du loup sur un secteur, plusieurs mesures peuvent être mises en place : les chiens de troupeaux, les enclos, ou encore les tirs d’effarouchement. Si aucune de ces mesures ne fonctionne alors il est possible de demander à recourir aux tirs de défense sur dérogation de la Préfecture. C'était le cas dans le Haut-Doubs, après plusieurs attaques du canidé notamment dans le Val de Mouthe.
Ces opérations, utilisées en dernier recours, heurtent les associations de protection de la faune sauvage. En septembre dernier, Patrice Raydelet, président du Pôle Grands Prédateurs, estimait que "pour cohabiter avec le loup, de façon durable et pérenne, il faut des moyens de protection pérenne. Il faut un accompagnement un changement des mentalités". Et de rappeler : le loup a une valeur écologique, l’espèce est indispensable pour l’équilibre de l’écosystème ».