Parc animalier ou ferme d'élévage, chacune des structures du Doubs doit continuer à fonctionner, car les bisons ou les lamas n'attendent pas la fin de la crise sanitaire. Pour ces sites, les visites du public étaient une source de revenus non négligeable, et c'est un gros manque à gagner.
Le parc polaire de Chaux-Neuve dans le Haut-Doubs
Pour Gilles Malloire, créateur du parc, le second confinement est pour ainsi dire bien tombé entre les vacances de la Toussaint et Noël. C'est une des périodes les plus creuses en terme de fréquentation, mais il est impératif pour le parc de pouvoir accueillir à nouveau les visiteurs pour les vacances de Noël. Après un printemps marqué par la première crise sanitaire, un bel été avec beaucoup de touristes a en partie sauver la saison. Mais cette nouvelle fermeture au public oblige le directeur à puiser dans la trésorerie pour subvenir au bon fonctionnement du site.
Si le parc polaire tourne au ralenti, les frais inhérents au nourrissage des animaux restent très importants. "Pour nos bisons, nos yacks, nos rennes, nos cerfs, nous avons besoin d'une tonne de fourrage tous les deux jours. À 230 € la tonne, cela chiffre très vite et il faut rajouter les 70 € quotidiens de granulés. Nous ne pouvons pas mettre nos animaux au chômage partiel, et nous devons les nourrir chaque jour" explique Gilles Malloire.
Le parc polaire a reçu quelques aides financières suite à la première fermeture, mais elles étaient loin de rattraper les pertes. "Nous avons reçu un peu de financement pour nos animaux, mais ils étaient les mêmes pour un canard que pour un bison. Ils n'ont pas le même appétit, donc cela coince forcément au niveau du budget, mais bon, nous n'avons pas été abandonnés, et c'est déjà bien" ajoute Gilles Malloire.
Gilles Malloire profite de ce temps mort pour améliorer les aménagements du parc avec la création d'un bassin et d'une cascade qui apporteront un peu de fraîcheur l'été. Il creuse également un tunnel qui servira au stockage du fourrage pour les animaux. Son souhait est de pouvoir rouvrir pour Noël. Si toutes les animations ont été annulées, les enfants pourraient tout de même venir voir les rennes du père Noël qui se reposent au Parc Polaire.
La ferme aux lamas à Mamirolle dans le Doubs
Pour Patricia Descours, éleveuse et membre fondatrice de la ferme aux lamas, le second confinement vient confirmer que cette année 2020 sera vite à oublier. Elle espère que les conséquences économiques seront supportables pour la structure.
Les trois éleveurs de la ferme se doivent d'apporter chaque jour les soins aux lamas, moutons et chèvres. Ce sont plus de 150 animaux dont il faut s'occuper. Si la structure est fermée au public depuis un mois, les journées sont cependant très chargées.
La ferme ne reçoit plus de public depuis la fin des vacances de la Toussaint. Ce n'est pas sans incidence sur l'économie de la structure. "Les familles ne viennent plus en visite, les écoles ne se déplacent plus pour découvrir notre ferme pas comme les autres et les interventions en Ehpad sont toutes annulées, tout comme les festivités de Noël. C'est un manque à gagner de 10.000 euros pour la ferme" explique Patricia Descours.
Pour les éleveuses, la fermeture des marchés de Noël signifie également un arrêt des ventes des vêtements en laine et des peluches. C'est aussi l'impossibilité pour elles de faire connaître leur ferme aux nombreux visiteurs durant les fêtes.
Pour garder le contact avec son public, Patricia a mis en place sur Facebook un calendrier de l'avent où chaque jour, des cadeaux sont offerts afin de garder le lien.
Malgré l'assouplissement annoncé du déconfinement au 15 décembre, la structure ne sera pas en capacité d'ouvrir. Les lamas vous donnent rendez-vous au printemps pour vous accompagner dans de belles randonnées.