La colère des agriculteurs n’a pas cessé depuis une dizaine de jours en France. Si la FDSEA se mobilise un peu partout dans les départements en sortant les tracteurs pour bloquer certaines routes et autoroutes, le syndicat de la Confédération paysanne joue une autre carte. Comme ce mercredi 31 janvier à Valdahon dans le Doubs.
Sur le parking en face, une grande enseigne de la distribution à bas prix, un petit marché s’est installé. Les adhérents de la Confédération paysanne avaient pris les devants en prévenant la grande surface. À la sortie du supermarché, certains consommateurs font le pas pour aller à la rencontre des agriculteurs et acheter un bout de fromage ou quelques charcuteries locales. Le dialogue se fait.
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“On n’est pas là pour juger les modes d’action (des autres syndicats, ndlr). Cette modalité du marché paysan revendicatif nous ressemble à la Confédération paysanne. Elle nous permet de prendre le temps d’aller à la rencontre des consommateurs et des citoyens, de montrer nos produits, les visages de nos producteurs et productrices, et de faire valoir nos revendications en expliquant concrètement ce qui se passe sur le terrain” explique Laurence Lyonnais invitée en direct du journal de France 3 Franche-Comté.
Le syndicat situé à gauche de la représentation agricole rassemblait aux dernières élections de 2019, 21,51% des agriculteurs dans le Doubs, contre 61,72% pour la FDSEA et 16,77% pour la Coordination rurale. Il porte deux revendications principales. “Un prix, un prix juste qui permet aux producteurs de vivre dignement, c’est une revendication depuis longtemps” précise l’agricultrice.
Les agriculteurs de la Confédération paysanne militent pour de meilleurs revenus pour les producteurs trop souvent contraints de vendre aux grandes surfaces en ce moment en dessous de leur prix de revient. Ils réclament une sortie des accords de libre échange “qui mettent en concurrence nos produits, notre alimentation avec d’autres pays dans des conditions de production qui sont socialement et environnementalement différentes” ajoute Laurence Lyonnais.
La Confédération paysanne entend bien poursuivre le mouvement afin d’obtenir une orientation claire pour assurer à tous une alimentation saine à des prix accessibles et qui rémunèrent les producteurs tout en protégeant l’environnement.
Une rencontre avec Gabriel Attal
L'un des secrétaires nationaux de la Confédération paysanne Stéphane Galais était reçu e ce mercredi matin à Matignon. Il a assuré sur France Bleu que "pas grand-chose" n'est ressorti de la réunion entre le Premier ministre Gabriel Attal et le syndicat. Lors de cette réunion, le chef de l'exécutif n'a pas "fait de grande déclaration". "Il a pris le temps de nous écouter, d'écouter nos propositions face à la crise", a ajouté Stéphane Galais à l’AFP.
Ce représentant de la Confédération paysanne maintient les appels au blocage des centrales d'achat. "On continue à dire qu'il faut bloquer parce qu'on n'a pas eu de réponse satisfaisante par rapport à la détresse paysanne", soutient Stéphane Galais.