Nouvelle attaque mortelle du loup sur le bétail dans le Haut-Doubs, la treizième cette année

Mardi 10 octobre, une génisse a été mortellement attaquée par un loup, sur la commune de Chapelle-des Bois (Doubs). Depuis l'été 2023, c'est la 13ᵉ bête retrouvée morte à cause du prédateur. Un chiffre en baisse par rapport à 2022, même si les agriculteurs redoutent d'autres attaques.

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La commune de Chapelle-des-Bois (Doubs) à nouveau touchée par une attaque de loups. Mardi 10 octobre, le prédateur a attaqué mortellement une génisse qui appartiendrait à une exploitation laitière du village. Une information confirmée par la maire de Chapelle-des-Bois et par l'Office français de la biodiversité (OFB) du Doubs.

Depuis le début de l'été 2023, il s'agit de la treizième prédation de bétails attribués au loup. Un chiffre en recul par rapport à l'an dernier. Du 1er août au 28 octobre 2022 ce sont en effet 26 bêtes qui avaient été comptabilisées comme victime du prédateur. "Mais nous sommes très inquiets" lâche Florent Dornier, exploitant à Ville-du-Pont et président de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA) du Doubs. " Depuis fin septembre, la fréquence des attaques augmente réellement". 

Des agriculteurs "la peur au ventre"

Le loup a ainsi sévi les 26 et 27 septembre 2023, toujours à Chapelle des Bois, puis le lendemain, le 28 octobre, dans le village de Châtelblanc. Trois attaques en trois jours qui avaient marqué les esprits. Idem le 4 octobre, toujours à Châtelblanc. Les deux dernières attaques en date sont survenues le 6 octobre, à Sarrageois, et enfin, comme évoquée ci-dessus, le 10 octobre.

La prédation est toujours importante. Elle arrive plus tard que l'an dernier mais avec le beau temps de cet automne, nous, agriculteurs, allons laisser nos bêtes paîtrent davantage, encore un mois et demi. Et avec ces attaques, on aura la peur au ventre pendant toute cette période.

Florent Dornier,

exploitant à Ville-du-Pont et président de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA) du Doubs

Pour réguler la situation, la FDSEA milite pour un assouplissement des protocoles de tirs. "Nous militons pour des tirs territorialisés" reprend Florent Dornier. "Pour l'instant, les louvetiers qui viennent protéger une exploitation ne peuvent faire feu que sur des prédateurs chassant sur les terres du fermier concerné, même s'ils voient des loups dans la prairie voisine. Nous voulons que leur champ d'action soit élargi".

Face à ces mesures jugées "brutales" par certains, des solutions alternatives sont mises en place avec un objectif : concilier l'existence du loup avec la bonne marche des exploitations agricoles. Ainsi, l’agence régionale de la biodiversité a déployé des moyens au service des éleveurs volontaires pour protéger leurs troupeaux : colliers ultrasons, caméras, dispositifs clignotant aléatoirement pour simuler une présence sur l’alpage, clôtures de protection, etc.

Apprendre à coexister ?

"Il y a trois meutes de loups identifiées dans notre région" rappelle Patrice Raydelet, du Pôle Grands Prédateurs de Franche-Comté. "C'est un fait. Il faut apprendre à vivre avec. Il serait intéressant d'arriver à développer certaines solutions plus pacifiques. Je pense à l'emploi de bénévoles venant surveiller les troupeaux la nuit".

Comment coexister ? Voilà toute la question, devenue hautement politique, qui agite le monde agricole. Alors que l'Office français de la biodiversité recense actuellement 1 104 loups en France, contre 906 les années précédentes, le gouvernement a présenté le 18 septembre 2023 les mesures du nouveau plan loup, pour la période 2024-2029.

► À LIRE AUSSI : Plan loup : tirs facilités, statut du loup, indemnisation des éleveurs, voici les principales mesures du plan national d'action 2024-2029

Un plan qui a très vite fait débat : les associations de défense de la nature ont fustigé des mesures totalement déséquilibrées, qui "ouvre des possibilités très nombreuses de destruction de loups", espèce protégée par la Convention de Berne.

Dans leur viseur, une proposition de "simplification des tirs", pour renforcer les prélèvements afin de protéger les bêtes pendant les estives. Du côté des syndicats agricoles, la revendication principale est à l'opposé : que le loup ne soit plus classé parmi les espèces protégées. Deux visions très éloignées. Voir irréconciliables ?

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