Symbole du luxe et du savoir-faire français en horlogerie, l'entreprise de Morteau Péquignet vient d'être placée en liquidation judiciaire par le Tribunal de commerce de Besançon. Une poursuite d'activité est autorisée pendant trois mois pour trouver un repreneur.
D'après la direction de l'entreprise horlogère, « cette procédure est consécutive à la forte dégradation du marché de l’horlogerie ». Les repreneurs potentiels ont jusqu'au 8 février 2017 pour déposer leurs offres qui seront examinées à l'audience du 22 février 2017.
L'entreprise Péquignet est un fleuron de l'horlogerie française. Cette liquidation judiciaire intervient dans un contexte économique difficile pour ce secteur d'activité. A l'international et en particulier dans le luxe, les chiffres d'affaires affichent une baisse d'environ 30 à 40 %. Depuis le 5 novembre 2012, l'entreprise observait un plan de continuation pour rembourser un passif de plus de 7 millions d'euros en dix ans. C'est pour cette raison que la société a été mise directement en liquidation judiciaire. 42 salariés sont employés à Morteau et une boutique Péquignet emploie une salariée à Besançon.
En juillet dernier, les actionnaires Philippe Spruh et Laurent Katz avaient confié les rênes de l'entreprise à Florence Sentilhes, une femme qui n’est pas issue de l’univers de l’horlogerie.
Ces actionnaires avaient eux-même repris l'entreprise en 2012 lorsqu'elle avait été placée en redressement judiciaire. Son dirigeant de l'époque, Didier Leibundgut, avait du jeter l'éponge. Le passionné d'horlogerie avait lancé le fameux Calibre royal, un mouvement mécanique de manufacture à multiples complications. Une prouesse technique.
Laurent Katz et Philippe Spruh ont pousuivi la commercialisation de ce Calibre royal tout en proposant des montres à mouvement quartz à un prix plus abordable, environ 5 à 600 euros. Les montres mécaniques, elles, se vendent autour de 5 000 euros. Depuis 2012, ces investisseurs ont injecté 11 millions d'euros sans parvenir à dégager des bénéfices. Les litiges financiers liés au rachat de l'entreprise n'ont rien arrangé. Pour obtenir une rentabilité, il aurait fallu encore trois années de travail et injecter de nouveau plus de 10 millions d'euros afin de développer l'entrerprise avec un ambitieux plan marketing. Il semblerait que l'entreprise avait aussi du mal à s'imposer sur les marchés internationaux.
Malgré cette impasse financière, la marque Péquignet continue à avoir de la valeur et pourrait intéresser des repreneurs. Cette marque, symbole du savoir-faire du Haut-Doubs a été créée en 1973 par Emile Péquignet. Pendant trente ans, le créateur avait développé sa marque éponyme en france et à l'étranger avant de prendre sa retraite en 2004.