L'expulsion de la jeune kosovare, scolarisée dans un collège de Pontarlier, et interpellée pendant une sortie scolaire provoque une tempête au sein de la gauche. Le ministre de l'intérieur Manuel Valls réagit.
L'affaire de la reconduite à la frontière de Léonarda pendant une sortie scolaire a provoqué une vague d'indignation à gauche.
C'est d'abord le Parti de Gauche qui a demandé des explications au ministère de l'intérieur sur le déroulement de l'interpellation.
«Manuel Valls a beau jeu de décréter que les Roms ne veulent pas s’intégrer, alors même qu’il les pourchasse jusque dans les écoles. La politique inhumaine conduite par Manuel Valls est une honte pour la France», s’est insurgé le PG dans un communiqué, estimant que «la lepénisation des esprits a décidément pris ses quartiers place Beauvau».
Hier soir, comme le raconte Rue 89, plusieurs membres du bureau national du Parti Socialiste ont également réagi, estimant cette interpellation "choquante". Une appréciation partagée par des personnalités aussi diverses que Jean-Vincent Placé, sénateur d'Europe Ecologie les Verts :
ou Laurence Parisot, l'ancienne présidente du Medef :
Manuel Valls, le Ministre de l'intérieur s'est donc exprimé en fin de soirée sur cette affaire. Il a affirmé appliquer "avec fermeté les décisions d'éloignement
tout en veillant scrupuleusement au respect des droits des étrangers qui font l'objet d'une mesure d'éloignement".
Selon lui, le 9 octobre, lorsque la police aux frontières du Doubs et la gendarmerie "se sont rendues au domicile de la mère et des enfants pour assurer leur retour au Kosovo", où le père de famille avait été expulsé la veille, elles ont constaté que "l'une des enfants était absente".
"Un membre du comité de soutien de la famille a, en présence de la mère, appelé cette jeune fille sur son téléphone portable. Il a été convenu entre la famille, le représentant de son comité de soutien, l'enseignante en charge de la sortie scolaire et les forces de l'ordre de laisser la jeune fille sortir du bus afin de lui permettre de rejoindre sa famille dans le cadre de l'exécution de la mesure d'éloignement", a précisé le ministre dans un communiqué.
"La jeune fille est descendue du bus pour attendre les fonctionnaires qui sont venus la prendre en charge", a-t-il ajouté, se bornant à affirmer qu'il s'agit
d'une famille kosovare.
Par ailleurs le journal Le Monde revient avec précision sur les conditions d'expulsion de la famille.