“Malo a besoin qu’on l’aide”, ce petit garçon atteint du syndrome de Usher n’a pas d’accompagnant AESH à temps complet

La rentrée scolaire ne s’est pas tout à fait passée comme l’espérait sa maman pour cet élève du Doubs atteint du syndrome de Usher de type 1. Malo doit bénéficier à temps plein à l’école d’un suivi individualisé par un(e) accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH). Ce n'est pas le cas actuellement.

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Malo, 9 ans est scolarisé en CE1 à l’école de Levier dans le Haut-Doubs. Le jour de la rentrée, aucun AESH n’était présent pour prendre en charge le petit bonhomme. L’enfant est atteint depuis la naissance d’une maladie génétique le syndrome de Usher de type 1 qui se manifeste par une perte d’audition. L'enfant est appareillé. Il souffre aussi de déficit visuel.

Il n’y a pas une rentrée scolaire qui s’est passée correctement !

Cathy Perret, maman de Malo


L’AESH pour Malo a fini par arriver une bonne semaine plus tard. Elle n’est là que l’après-midi et ne sera là que pour un mois, selon la maman de Malo. Insuffisant pour son fils qui, selon elle, a besoin qu’on lui répète les consignes. L’enfant nécessite une surveillance, il peut avoir des pertes d’équilibre dans les escaliers de l’école.

C’est une honte. On nous prône l’inclusion et on nous enlève les structures. On se retrouve nous parents, démunis. Je suis seule avec deux enfants.

Cathy Perret, maman de Malo

Quel est le rôle des AESH auprès des enfants ?


Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont, selon la définition du ministère de l’Éducation des hommes et femmes chargés de l’aide humaine. Ils ont pour mission de favoriser l’autonomie de l’élève en situation de handicap, qu’ils interviennent au titre de l’aide humaine individuelle, de l’aide humaine mutualisée ou de l’accompagnement collectif.
Ces aides bien concrètes pour les enfants en situation de handicap sont évaluées et accordées commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) dépendante de la dépendante de la MDPH. Pour Malo, la présence d'une AESH a été préconisée jusqu'au CM2 pour l'instant.

Une scolarité perturbée sans accompagnement selon cette maman


Comme d’autres parents d’enfants handicapés confrontés à une carence ponctuelle d’AESH, Cathy estime que Malo a besoin d’un accompagnement au long cours à l’école. Sans AESH, “il est fatigué, c’est toujours compliqué. Son handicap n’est pas forcément visible, mais il se bat chaque jour pour être le premier à l’école” assure fièrement cette maman.

L’an dernier, elle, avait contacté la députée du Doubs Annie Genevard, (Les Républicains) pour que les choses bougent. “Mais, je n’ai pas envie de le faire tous les ans !” déplore la mère de Malo qui travaille pendant que Malo est en classe. Elle espère que les choses bougeront dans le bon sens pour que son enfant continue à progresser au milieu de ses copains de classe.

Manque-t-on d’AESH dans l’académie de Besançon ?


Non, selon le rectorat. Il y a actuellement 3008 enfants qui bénéficient d’un accompagnement d’AESH dans le Doubs, Jura, Haute-Saône ou Territoire de Belfort en raison de leur situation de handicap. “Aujourd’hui, on couvre 98% des besoins notifiés par la MDPH” assure l’académie avec 1033 équivalents temps plein d’AESH. Les dossiers d'accompagnement individuel sont priorisés. “On ne manque pas d’AESH. Les 2% ce sont des décalages sur les temps de recrutement, car on reçoit des notifications de besoins au fil de l’eau”.

On ne laisse personne au bord de la route, argumente l’académie. Elle rappelle le numéro des services de l’école inclusive 0 805 805 110, un numéro à disposition des familles. Le rectorat précise que l’idée est également d’aller vers l’autonomie des élèves au fur et à mesure des mois et années. Les besoins sont réévalués avec les enseignants et la cellule de coordination. 

Dans l’académie, 6.000 enfants de la maternelle au lycée sont en situation de handicap. Un enfant sur deux bénéficie actuellement de l’accompagnement d’une tierce personne sur le temps scolaire, de façon continue, partielle ou mutualisée entre plusieurs élèves, précise le Rectorat.

"Le volet organisation des AESH repose encore trop sur les parents"

Jules* fait partie des enfants accompagnés en cette rentrée. Le petit Bisontin souffre d'un handicap moteur. "On a toujours eu une AESH en accompagnement individuel jusqu'au CP inclus. Ensuite, on a une notification d'un accompagnement partagé avec d'autres enfants dès le CE1" explique Marie sa maman. À chaque rentrée, cette famille explique tout de même être dans l'inconnu. "On ne sait pas qui sera l'AESH, on ne peut pas préparer notre enfant... on découvre aussi lors des rentrées que l'AESH ne connaît pas la situation précise de l'enfant à accompagner lors de l'année scolaire. C'est à nous de prendre rendez-vous avec l'enseignant et l'AESH pour faire le point" note cette maman.

Malgré tout, la présence d'un accompagnement reste un plus dans l'inclusion. "C'est une vraie aide, le volet humain, s'est toujours bien passé" pour Jules* et ses proches. 

Prénom modifié*

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