La saison de l’affouage a débuté notamment en Bourgogne-Franche-Comté et avec elle, son lot d’accidents de bûcheronnage. Depuis le 1er septembre, les pompiers de Haute-Saône ont déjà recensé près de cinq accidents d’affouage sur tout le département. Voici un petit rappel des consignes de sécurité, primordial pour prévenir les accidents et en limiter la gravité.
Dans le contexte de hausse du prix de l’énergie, de nombreuses personnes se tournent vers le bois d’affouage. La commune de Cramans dans le Jura a par exemple vu son nombre d’affouagistes doubler, passant de 19 en 2021 à 43 en 2022.
L'affouage permet aux habitants d’une commune d’exploiter une partie des bois de la forêt communale, tout en bénéficiant de prix avantageux. “En accord avec le code forestier, l’affouagiste participe donc à la gestion sylvicole en récoltant les arbres identifiés par les forestiers pour en faire du bois de chauffage en contrepartie d’une taxe souvent modique à la commune.” apprends-t-on sur le site internet de l’Office National des Forêts.
D'autres propriétaires forestiers, ont l'habitude de scier leurs bois en forêt. Ils sont soumis au même risque d'accidents.
Des accidents graves à répétition
“Faire son propre bois de chauffage, ça ne s’improvise pas, c’est un métier.” prévient Ludovic Nening, animateur à Pro ETF (Entreprises de Travaux Forestiers). “Il faut bien se renseigner, se former avant. Tout comme il faut apprendre à utiliser une tronçonneuse avant de se lancer”.
Il faut apprendre à comprendre l’arbre et son inclinaison, mais aussi à reconnaître les arbres malades.
Ludovic Nening, animateur à Pro ETF
En un an, entre le 1er septembre 2021 et le 1er septembre 2022, le Service départemental d’incendie et de secours de la Haute-Saône (SDIS 70) a dénombré 29 accidents de bûcheronnage sur tout le département.
Et comme le rapporte le commandant Charles Claudet, chef du cabinet du corps départemental des Sapeurs-pompiers du Doubs, “il s'agit très régulièrement d’accidents graves comme des blessures par tronçonneuse ou une chute d’arbre sur une personne”.
Port des équipements de protection individuelle
Pour prévenir les accidents et en limiter la gravité, tous les acteurs rappellent l’importance du port des équipements de protection individuelle (EPI) à savoir un casque intégral, comprenant une visière et une protection auditive ; un pantalon de sécurité anti-coupure et des chaussures ou des bottes de sécurité.
Ludovic Nening précise que les équipements anti-coupure sont reconnaissables grâce à leur pictogramme représentant une tronçonneuse. “Il y a trois classes de protection, qui correspondent à la vitesse de chaîne de la tronçonneuse, mais le plus important reste d’en avoir au moins une.”
En plus du port des EPI, l’association Pro ETF “conseille fortement le port de gants anti-coupure et de vêtements de couleurs vives, pour être retrouvé plus facilement en cas de problème”. “Les accès et le repérage des victimes sont très souvent des éléments générateurs de difficulté pour les secours” précise le commandant Charles Claudet.
Des petits gestes qui peuvent sauver des vies
Le commandant Charles Claudet livre quelques conseils primordiaux avant de se lancer dans l’affouage : “éviter si possible de travailler seul, préciser à quelqu'un où le travail s'effectue pour qu'il puisse donner l'alerte en cas d'absence en fin de journée”.
Il ajoute qu’il faut “avoir un téléphone portable avec soi, car nous pouvons le géolocaliser et surtout respecter toutes les consignes de sécurité relatives à cette activité”. “Il faut prendre une trousse de premiers secours” poursuit Ludovic Nening, mais aussi “penser à se garer dans le sens du départ, pour ne pas avoir à faire de manœuvres si on doit partir dans l’urgence”.
Ludovic Nening et Damien Vivot, élu à la MSA, animeront une réunion de prévention des accidents de bûcheronnage à destination des affouagistes, vendredi 9 décembre aux Fontenelles dans le Doubs.