Le premier ministre a annoncé samedi 29 février en fin d'après-midi vouloir "mettre fin à cet épisode de non-débat" en déclenchant le 49.3 pour faire passer sans vote la réforme des retraites à l’Assemblée nationale. Des citoyens et élus Francs-Comtois réagissent.
Edouard Philippe a annoncé hier samedi 29 février le recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire passer le projet de réforme des retraites sans passer par la case vote à l'Assemblée nationale.
Le gouvernement a décidé d'utiliser ce levier pour contourner "l'obstruction parlementaire" organisée par une partie de l'opposition.
Une décision qui a provoqué la colère de quelques citoyens.
Une quarantaine d'entre eux se sont rassemblés spontanément hier soir, samedi 29 février devant la préfecture du Doubs à Besançon. Au même moment un autre rassemblement avait lieu devant la sous-préfecture de Montbéliard avec une vingtaine de manifestants.
Il est 17 h 26, ce samedi, quand Edouard Philippe monte à la tribune de l’Assemblée nationale, à l’issue d’une suspension de séance impromptue. Il annonce ce recours au 49.3 sous les huées des députés d'opposition. "Plus de 29.000 amendements restent à examiner, l’Assemblée n’a pu examiner que 8 des 65 articles du texte", a-t-il expliqué.
L'exécutif justifie le timing de cette décision par la suspension très prochaine des débats à l'Assemblée nationale. En effet, en raison de l'ouverture du temps de campagne électorale des municipales, les travaux des parlementaires s'interromperont le 6 mars.
Le premier ministre engage la responsabilité de son gouvernement par l'article 49al3 sous la bronca des députés insoumis présents. #Retraites #DirectAN pic.twitter.com/y7PyZPldcw
— LCP (@LCP) February 29, 2020
Épilogue désolant d’une réforme mal née
A deux semaines du premier tour des élections municipales 2020, et en pleine crise de Coronavirus, cette décision est très mal accueillie par l'opposition politique.
Certains élus francs-comtois n'ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux.
Pour Annie Genevard, députée Les Républicains du Doubs, le 49.3 "comme l’obstruction privent les Français d’un débat auquel ils ont droit. Épilogue désolant d’une réforme mal née."
Le #49-3 #PJLretraites comme l’obstruction privent les Français d’un débat auquel ils ont droit.Épilogue désolant d’une réforme mal née que @lesRepublicains n’ont cessé de dénoncer par des arguments de fond.
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) February 29, 2020
Martial Bourquin, sénateur PS du Doubs s'est lui aussi fendu d'un tweet.
"Le 49.3, la brutalité contre le parlement mais aussi contre la majorité du peuple de France qui majoritairement ne veut pas de cette réforme synonyme de reculs sociaux , de précarité, de pauvreté !"
Le @49,3 , la brutalité contre le parlement mais@aussi contre la majorité du peuple@de France qui majoritairement ne veut pas@de cette réforme synonyme de reculs sociaux , de précarité, de pauvreté !
— MARTIAL BOURQUIN (@BourquinMartial) February 29, 2020
Deux motions de censure déposées
Les députés Les Républicains ont déposé une motion de censure contre le gouvernement. Une autre a été également déposée par des députés de gauche.
Elles seront débattues en partie à l'Assemblée nationale mardi 3 mars.