En 1992, Sylvain Guillaume décrochait la médaille d'argent du combiné nordique, aux Jeux Olympiques d'Albertville. Il raconte les sensations fortes du saut. Prêt pour l'envol ?
Sylvain Guillaume, vous êtes en haut du tremplin, vous partez : comment ça se passe dans la tête et dans le corps ?C'est une accélération digne d'une formule 1 ! Tu passes à 90 km/h en moins de trois secondes. Derrière, le moment propice où il faut pousser, tu le sens très vite. Et si tu as fait une faute, tu le sais aussi très vite !
Maintenant, c'est le bout du tremplin, c'est l'envol...
Le vol, c'est extraordinaire ! On vole avec les skis, si on a fait un bon saut. On s'éloigne de la bosse, comme si on partait en orbite... Et là, on vient se poser, c'est la jouissance complète ! On est vraiment heureux.
Le saut, c'est vraiment un vol ?
Oui, quand les conditions sont bonnes, avec le vent de face, on est vraiment posé sur l'air, on sent l'appui sur l'air, on sent qu'on vole, qu'on dirige avec nos bras.
Il y a de la peur parfois ?
Oui, bien sûr, il faut de la peur. Si elle n'est pas là, ce n'est pas bon signe. C'est un sport où il faut beaucoup d'engagement mental, alors la peur, c'est un peu notre sécurité. Il faut avoir peur et confiance, c'est paradoxal !
Le dernier saut en date s'est passé comment ?Le dernier saut ? Je l'ai terminé à plat ventre, j'ai arraché les fixations ! J'ai encore le matériel, mais je n'ai pas ressauté après. Peut-être sur le futur tremplin de Prémanon ?
L'interview complète de Sylvain Guillaume est ici :