Après quatre mois de travaux, cette rivière emblématique du Haut-Doubs devrait retrouver ses méandres naturelles dans le secteur de la zone humide autour du lac de Bouverans. Pendant trois jours, un hélicoptère a déchargé des graviers pour ces travaux nécessaires à la renaissance du Drugeon.

Spectaculaire ! D'ici quelques temps, le Drugeon va de nouveau serpenter dans la zone humide du secteur de Bouverans dans le Haut-Doubs. Dans un espace quasi-identique, le tracé de cette rivière va passer de 1,5 à 2,8 kilomètres.

C'est comme si on transformait un tuyau droit et sans contact avec son milieu, en un lacet souple et poreux. 

Pendant trois jours, les habitants des environs ont vu un hélicoptère survoler le Drugeon pour déverser des graviers nécessaires à la remise au naturel du lit de la rivière.

S'il fallait mettre des camions sur cette zone, on aurait un bilan carbone beaucoup plus important qu'avec un hélicoptère

Jean-Pierre Frigo Vice président de l’EPAGE Haut-Doubs Haute-Loue

Ce n'est qu'une partie des travaux qui ont commencé en juillet et doivent s'achever d'ici deux semaines. La restauration du Drugeon a commencé en 1997. Progressivement, de l’amont à l’aval, la rivière reprend vie. Un cours d’eau qui a été rectifié, canalisé dès le XVIIIe siècle. Aux siècles précédents, l’objectif des hommes étaient d’assécher les marais, le lac, d’exploiter la tourbe…

Mais aujourd’hui, les milieux aquatiques ont prouvé leur utilité en particulier en cette période de réchauffement climatique. L’un des objectifs de ces travaux,  programmés dans le cadre du programme européen Life, est de donner à la flore et à la faune un nouvel habitat accueillant. Pour donner un ordre d’idée de cette perte de qualité du milieu, les quantités de poissons ont tellement chuté qu’elles sont d’environ 10 kilos par hectare au lieu de 200 kilos pour une rivière en bon état. Ce pas vers la biodiversité est bel et bien devenu l'affaire du XXIe siècle.

Le fait de redonner de l'eau à la zone humide, d'avoir à nouveau un contact entre le lit majeur, qui est sa zone d'expansion en période de crue, cela va permettre d'avoir un grand stock en eau. Ce stock va soutenir les débits faibles en étiage et donc nous allons réduire les périodes d'asséchement de la rivière.

Jean-Noël Resch Hydrobiologiste - Chargé de mission à l’EPAGE Haut Doubs Haute Loue

Ce retour au naturel devrait permettre de diminuer l’asséchement du Drugeon et du lac de Bouverans, appelé aussi lac de l’Entonnoir en raison de la présence d’une perte qui peut vider complètement le lac en période de sécheresse intense comme en 2018.

Les travaux du Drugeon vont bénéficier à tout le secteur de cette zone humide. Marais, tourbière, lac, rivière vont communiquer entre eux et permettre un meilleur stockage de l’eau.  

► Reportage Marine Candel et Guillaume Soudat avec : Jean-Pierre Frigo Vice président de l’EPAGE en charge des milieux aquatiques - Jean-Noël Resch Hydrobiologiste - Chargé de mission Eau Doubs Haut-Loue à l’EPAGE

Il restera à construire un ouvrage de répartition des débits entre le lac et le Drugeon pour, qu’en cas de sécheresse intense, l’un des deux ne soit pas défavorisé. Tout est une question d’équilibre.

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