L'Association route des abolitions de l'esclavage de Pontarlier et des représentants de lieux de l'histoire de l'esclavage interpellent le gouvernement: ils veulent décentraliser la cérémonie de la Journée nationale des mémoires de l'esclavage du 10 mai.
Le Jardin du Luxembourg, où se tient la cérémonie, n'a "aucune valeur mémorielle, alors que d'autres lieux sont beaucoup plus symboliques", dénonce l'Association route des abolitions de l'esclavage, basée à Pontarlier et à l'origine de la démarche. Avec les représentants de 25 lieux de l'histoire de l'esclavage en France, l'association souhaite que les commémorations officielles de la Journée des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions soient organisées dans des lieux plus significatifs.
L'association propose que "chaque année, le président de la République (...) honore de sa présence l'un des hauts lieux de mémoire que compte le paysage national". Plusieurs sites se sont déjà portés candidats pour accueillir la cérémonie nationale dont les sites des anciens ports négriers de Bordeaux, du Havre, de Nantes, de La Rochelle ou des lieux d'abolition de Bayonne, ville natale de plusieurs figures de l'abolition, ou le Fort de Joux à Pontarlier, lieu de décès de Toussaint Louverture, chef de file de la révolution haïtienne (1791-1802).
Un nouveau lieu pourrait ainsi être mis à l'honneur chaque année, ajoute l'association qui affirme dans un communiqué avoir reçu le soutien de "plus de 100 présidents de région et de départements, de sénateurs et de députés, de maires et d'historiens ou d'associations responsables des 25 sites et hauts-lieux de la mémoire de l'esclavage et de ses abolitions en métropole".
"Vouloir organiser cette cérémonie en dehors de Paris et sur un nouveau site chaque année répond à l'ambition partagée de placer les territoires de la République au coeur de la politique mémorielle", estiment les responsables de l'association.
L'Association route des abolitions de l'esclavage regroupe cinq sites liés à l'histoire de l'esclavage dans le grand est de la France: le Château de Joux de Pontarlier, la Maison de la négritude de Champagney en Haute-Saône, la Maison Abbé-Grégoire d'Emberménil en Meurthe-et-Moselle, la Maison Anne-Marie Javouhey de Chamblanc en Côte d'Or et l'Espace muséographique Victor Schoelcher de Fessenheim dans le Haut-Rhin.
En 2015, la cérémonie officielle de la journée en mémoire de l'esclavage avait été délocalisée une première fois en Guadeloupe.