Les arbres bicentenaires de l'Allée des Tilleuls d'Arçon dans le Doubs sauvés par le juge des référés

Ce mardi 24 janvier, le Tribunal administratif de Besançon a suspendu la décision du préfet du Doubs qui autorisait de fait l'abattage des arbres bicentenaires de l'allée des Tilleuls d'Arçon. Une association d'habitants avait saisi le juge des référés pour s'opposer au projet du maire de les couper pour raisons de sécurité

Les arbres de l'allée des Tilleuls d'Arçon, près de Pontarlier dans le Haut-Doubs, continueront d'ornementer de leurs feuillages la rue éponyme. Ce mardi 24 janvier, le tribunal administratif de Besançon a rendu sa décision : le juge des référés, saisi en urgence, suspend la décision du préfet qui autorisait de fait l'abattage des 15 tilleuls de l'allée. Seuls deux d'entre eux pourront être coupés dans les prochains mois. 

"On est soulagés" souffle Marc Santoni, de l'association Arçon Nature et Patrimoine. Composés d'une cinquantaine de personnes, cette association d'habitants d'Arçon s'est mobilisée contre l'abattage annoncé de l'allée, et a saisi le tribunal administratif. Ce lundi 23 janvier, plusieurs de ses membres étaient présents à l'audience du juge des référés pour défendre leur point de vue.

Projet d'abattage pour raison de sécurité

Depuis plus de deux ans, cette association s'oppose à la décision du maire d'Arçon d'abattre les tilleuls de cette allée pour raisons de sécurité. En effet, certains d'entre eux sont attaqués par un champignon. Selon un rapport rendu par l'ONF, sur lequel s'appuie Fabien Henriet, le maire d'Arçon, entre quatre et six seraient sérieusement malades. Craignant que l'un d'entre eux ne tombe, notamment sur le bus scolaire qui dessert chaque jour l'école, le maire a fait fermer à la circulation la rue des Tilleuls. A l'audience, l'édile a argumenté qu'il valait mieux abattre tous ces arbres et replanter une nouvelle allée, plutôt que de les couper au compte-goutte pendant des années. 

Mais pour l'association Arçon Nature et Patrimoine, les tilleuls bicentenaires de l'allée relèvent du patrimoine. Le collectif s'est donc pourvu devant le tribunal administratif, afin de contester la décision du préfet qui permettait au maire de faire couper les arbres. En effet, le code de l'environnement protège les allées qui bordent les routes. Ces arbres ne peuvent être coupés que pour certains motifs précis. La sécurité est l'une de ses raisons, mais la loi impose dans ce cas au maire de déposer une déclaration préalable d'abattage auprès du préfet, qui peut s'y opposer. En l'occurrence, le maire d'Arçon avait déposé cette déclaration et le préfet du Doubs ne s'y était pas opposé, les arbres allaient donc être détruits. 

Le juge des référés du tribunal administratif de Besançon a estimé qu'il existait un doute sur la décision du maire et du préfet. Il a donc suspendu les procédures en cours. Seuls deux des quinze tilleuls, dont l'état est particulièrement inquiétant, pourront être abattus dans les prochains mois. Les treize autres arbres sont pour le moment sauvés, en attendant la décision du tribunal sur le fond du dossier. 

"Je suis heureuse de cette reconnaissance de cette allée qui est absolument merveilleuse" s'est félicitée Christine Stumpf, présidente d'Arçon Nature et Patrimoine. "C'est un joyau du patrimoine". 

Ce n'est pas la première fois que le sort d'un arbre remarquable fait polémique dans ce village d'un peu plus de 900 habitants. En 2019, c'était autour du devenir d'un grand marronnier qui ornait la cours d'école que le maire de l'époque s'était opposé à un ancien instituteur. Pour accommoder des travaux d'agrandissement et de rénovation de l'école du village, ce marronnier a été coupé.

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