Metoo de l'Opéra : la cantatrice Chloé Briot relaxée à la suite de la plainte pour dénonciation calomnieuse du baryton de Besançon Boris Grappe

La cantatrice Chloé Briot déclare être "soulagée" par la décision du tribunal correctionnel de Besançon. L'artiste est relaxée des faits de dénonciation calomnieuse à l'égard du baryton de Besançon Boris Grappe.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Cette décision de relaxe intervient à la suite de l'audience du mercredi 28 juin 2023. Pendant un long après-midi, le tribunal de Besançon avait examiné la plainte pour dénonciation calomnieuse du baryton de Besançon Boris Grappe, contre la cantatrice Chloé Briot, qui avait elle-même porté plainte contre lui en 2020 pour agressions sexuelles. 

Le tribunal de Besançon a dû reprendre toute l'histoire dès le début. En 2020, juste avant le confinement, la soprano Chloé Briot dépose plainte contre le baryton Boris Grappe pour agressions sexuelles entre 2019 et 2020. 

Quelques mois plus tard, c'est au tour du baryton de Besançon de déposer plainte, cette fois-ci pour dénonciation calomnieuse. Le procureur de la République de Besançon décide alors de joindre les deux dossiers. L'enquête dure deux ans et en septembre 2022, Etienne Manteaux annonce le classement sans suite des deux plaintes instruites à Besançon, car Boris Grappe réside alors à Besançon, sa ville d'origine.

Une affaire en trois actes

Mais l'affaire ne s'arrête pas là. L'avocate du Bisontin décide alors de faire une citation directe, ce qui permet à la victime de saisir directement le tribunal. C'est une procédure assez rare.

En juin 2023, Chloé Briot se retrouve alors prévenue, elle est accusée de dénonciation calomnieuse par son ancien partenaire de scène.

Deux mois plus tard, la justice a décidé de relaxer Choé Briot. Pour la soprano, c'est un soulagement précise son avocat M°Eddy Navarrete. Nous n'avons pas réussi à joindre l'avocate de Boris Grappe.

Chloé Briot est soulagée. La vérité judiciaire est qu'elle n'a pas menti sur les faits qu'elle a dénoncés. Elle sait ce qui s'est passé. A aucun moment, elle n'a travesti ou exagéré la réalité.

M°Eddy Navarrete, avocat de Chloé Briot

Après le classement sans suite de sa plainte, Chloé Briot estimait que la plainte de son ancien collègue et l'audience qui a suivi étaient comme "une deuxième blessure". 

Le procureur de la République, Etienne Manteaux, avait demandé la relaxe "au bénéfice du doute" de la chanteuse lyrique sans pouvoir se départir d'un "certain malaise". "Je ne peux pas démontrer la volonté de Chloé Briot de vouloir nuire délibérément, la volonté de dénonciation calomnieuse", explique-t-il.

Que s'est-il passé lors des répétitions et des représentations de l'opéra Inondation mis en scène par Joël Pommerat ? 

L'affaire a été ultra-médiatisée. C'était le début du mouvement MeToo de la musique (#Musictoo). Chloé Briot est alors présentée comme celle qui ose briser l'omerta dans le milieu de l'Opéra.

Lors de l'audience du 28 juin 2023, les juges devaient décider si Chloé Briot avait eu recours à une dénonciation calomnieuse à l'encontre de son partenaire de scène. En clair, a-t-elle menti, voulait-elle nuire à Boris Grappe ?

La sincérité de la gêne de Chloé Briot, progressivement apparue à la suite des interprétations de scènes sexuelles, n'avait pas été pas remise en cause par le procureur de la République. Etienne Manteaux avait souligné également que Boris Grappe a selon lui fait "son travail d'acteur" et que son jeu a évolué dès que Pommerat lui a demandé de diminuer les contacts physiques.

Aujourd'hui, la carrière des deux artistes est à l'arrêt. Pour le procureur Etienne Manteaux, il s'agit d'un "épouvantable gâchis". Il s'agissait de la première mise en scène de simulation d'actes sexuels pour le metteur en scène Joël Pommerat. Il avait laissé les deux artistes lyriques construisirent eux-mêmes leur jeu scénique. Ce "gâchis" aurait pu sans doute été évité si un coordinateur d'intimité avait été présent sur les plateaux lors des scènes sexuelles.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information