À l'appel de la CGT, les salariés du groupe Forvia ont débrayé sur les sites d'Allenjoie, Bavans et Etupes dans le Doubs ce jeudi 4 avril 2024 à la mi-journée. Ils exigent le maintien de l'ensemble des emplois dans le Nord Franche-Comté. L'équipementier automobile a annoncé en février la suppression de 10 000 postes en Europe.
Ils se sont retrouvés sur le parking du site d'Allenjoie (Doubs). À l'appel de la CGT, les salariés du groupe Forvia étaient invités à lever le pied ce jeudi 4 avril 2024 entre 11h et 15h. Un débrayage lancé également dans les deux autres unités du sous-traitant automobile à Bavans (Doubs) et Etupes (Doubs) pour protester contre une procédure de reclassement visant localement 9 salariés. Pour le syndicat, ces reclassements sont des licenciements déguisés.
"On leur fait des propositions de reclassements sur Lyon, ou en dehors de la région et ils ont jusqu'au 15 avril pour accepter, et s'ils refusent, c'est le licenciement, explique à France 3 Franche-Comté,Tarek Zarhdad, délégué syndical central CGT de Forvia. Ils ont procédé exactement de la même manière à Etupes quand ils ont vendu les échappements. Et là, ils refont pareil à Bavans. Ils restent bien au-dessous du seuil de dix personnes pour éviter un PSE (un plan de sauvegarde de l'emploi, ndlr)."
10 000 suppressions d'emplois en Europe
Mais pour la CGT, il s'agit surtout de mobiliser les salariés pour réclamer le maintien de l'ensemble des emplois dans le Nord Franche-Comté. Le 19 février dernier, l'équipementier automobile a en effet annoncé un plan d’économies qui pourrait menacer jusqu’à 10 000 emplois en Europe, soit plus de 6% de sa masse salariale à travers le monde. Malgré une augmentation du chiffre d'affaires de 10,9 % et un bénéfice net de 222 millions d'euros, le groupe reste endetté.
Ici, on a toujours subi les délocalisations. A Mandeure à l'époque, on était 400 salariés et on réalisait 85 millions d'euros de chiffre d'affaires. Quand on a transféré l'usine de Mandeure à Allenjoie, on est passé à seulement 55 millions d'euros de chiffre d'affaires et moins de 300 salariés. Nous, on sera atteints, on le sait !
Tarek Zarhdad, délégué syndical central CGT de Forvia.
Le 11 mars dernier à Paris, la direction n'avait pas caché que cette restructuration aurait forcément des conséquences sur les unités de production en France. "Ça va concerner tous les sites, mais pas de la même manière", avait alors précisé le directeur financier de Forvia, Olivier Durand, lors d'une conférence de presse. "On a eu une baisse du marché européen, et on ne voit pas de progression possible à court ou moyen terme. Et on a un certain nombre de sites qui ne fonctionnent pas à leur pleine capacité", avait-il souligné. "Nous voulons manifester notre ambition de rétablir notre compétitivité complète". Le groupe Forvia espère économiser 500 millions d'euros d'ici à 2028.