Le 25 juin 2024, 100 relayeurs porteront la Flamme olympique dans le Doubs, à l'occasion des Jeux olympiques de Paris 2024. Lundi 15 janvier, les 10 premiers noms étaient officialisés par la mairie de Besançon et le département du Doubs. Parmi eux, celui de Joey Cachet, 23 ans et animatrice périscolaire, au parcours de vie plein de courage et d'abnégation.
Des dix porteurs de la Flamme olympique officialisés le 15 janvier dernier par la ville de Besançon et le département du Doubs, elle était l'anonyme. Joey Cachet, 23 ans, est animatrice périscolaire à l'école maternelle Champrond, à Besançon (Doubs). Pas une personnalité du monde du sport, ou encore la fondatrice d'une association qui œuvre dans le social, comme bon nombre des autres relayeurs. Non, rien de tout ça. Si le conseil départemental l'a choisie, c'est pour récompenser un parcours de vie emprunt de courage et d'abnégation.
Car la vie n'a pas commencé de la manière la plus sereine pour la Bisontine. "On peut dire que ma petite enfance a mal commencé" évacue pudiquement la jeune femme au micro de nos journalistes Stéphanie Bourgeot et Fabienne Le Moing. À deux ans, elle est prise en charge par l'Aide sociale à l'enfance du Doubs. "J'ai ensuite été placé en famille d'accueil, et ce jusqu'à ma majorité".
L'envie de réussir chevillée au corps
De son propre aveu, Joey arrive à se construire grâce à sa famille d'adoption. "J'ai eu la chance d'être élevée par une femme formidable" sourit-elle. "Ce qui m'a permis de bien grandir". Et de se forger un caractère de gagnante, déterminée à franchir tous les obstacles malgré les traumatismes de l'enfance.
C'est vrai que je n'ai pas eu un parcours de vie "normal". Mais cela ne m'a pas empêché d'évoluer positivement. Cela m'a encore plus donner l'envie de réussir ma vie et de bien m'entourer, dans mon quotidien comme dans mes études.
Joey Cachet,future porteuse de la Flamme olympique et animatrice périscolaire à Besançon
Les études, parlons-en. Après un bac L décrochée avec mention "Très bien" en 2018, la jeune femme s'inscrit en licence de Sciences du langage de l'homme et de la société à l'Université de Franche-Comté. En parallèle, elle commence à travailler dans l'animation périscolaire dès 2019, déjà. "J'ai tout de suite accroché" confesse-t-elle. "Les enfants, j'adore ça. C'est vrai que c'est sportif, il y a de l'animation et je suis fatiguée en rentrant chez moi. Mais faire cela au quotidien, c'est du bonheur".
"Pouvoir participer aux Jeux, c'est génial"
Un bonheur qu'elle a embrassé un peu plus cette année. Joey Cachet, en année sabbatique, travaille en tant qu'animatrice périscolaire à l'école maternelle Champrond, à Besançon (Doubs). Surveillance des récréations, des repas à la cantine, aides en classe... Des journées bien chargées, qui doivent lui permettre de déterminer son avenir. "J'hésite entre deux masters : un pour devenir professeur des écoles, l'autre en psychologie".
Deux professions où la patience, l'écoute et le sourire sont cruciaux. Et à la voir en action, Joey Cachet mériterait même une médaille olympique dans ces domaines. Un modèle de résilience. C'est peut-être cela qui a séduit le département du Doubs, à l'idée d'en faire une relayeuse. "Je n'avais pas candidaté. Je ne m'y attendais pas du tout" révèle la principale intéressée. "Quand j'ai reçu leur appel, j'ai été très surpris. J'étais déjà très contente que les JO aient lieu en France, car j'aime beaucoup le sport. Mais, en plus, pouvoir y participer, c'est génial".
C'est un grand honneur. On m'a fait comprendre que j'avais un parcours de vie exceptionnel. Cette flamme, c'est ma médaille à moi, une belle reconnaissance de mes efforts. Ça montre qu'un parcours et un passé compliqué n'empêchent pas de vivre de grandes choses.
Joey Cachet,future porteuse de la Flamme olympique et animatrice périscolaire à Besançon
Dans cinq mois, Joey Cachet parcourra donc les rues bisontines, celles qui l'ont vu grandir et s'épanouir, Flamme en main. Une étape supplémentaire pour continuer à aller plus vite, plus haut, plus fort, et un petit peu plus loin sur son parcours de vie. Avec l'ajout d'une case "porteuse de la Flamme olympique" à un CV déjà bien garni. Ça en jette.