Pour protester contre le déploiement du Choc des savoirs, des opérations "collège mort" sont organisées. Ce mardi 18 juin, à Montbéliard (Doubs), c'est au collège Lou Blazer que les élèves ne sont pas venus en cours.
Ce mardi 18 juin, ils ne sont qu'une petite vingtaine d'élèves, sur les 640 que compte l'établissement, à s'être rendus en cours, au collège Lou Blazer de Montbéliard. En zone prioritaire "REP +", dans le quartier de la Petite Hollande, personnels et parents d'élèves y ont organisé une opération "collège-mort", pour protester contre la mise en place de la réforme du "Choc des savoirs" qui doit débuter en septembre 2024.
"C'est une réforme qui fait l'unanimité contre elle, et elle passe en force" résume Christophe Dubujet. Ce professeur d'Histoire-géographie, délégué du personnel du collège, demande l'abrogation de la réforme portée par Gabriel Attal. "Elle est rejetée par la totalité des organisations syndicales et des fédérations de parents d'élèves".
Les groupes de niveaux, "tri social des élèves"
C'est le point de la réforme qui suscite la plus grande levée de boucliers : la création de "groupes de niveaux" en français et en mathématiques. En 6ᵉ et en 5ᵉ dès la rentrée prochaine, puis en 4ᵉ et 3ᵉ en septembre 2025.
"Il s'agit de supprimer le groupe classe et de remplacer par des groupes de niveaux : des groupes avec des élèves les plus en difficultés, de niveau standard et en facilité" détaille Christophe Dubujet. "Pour nous, c'est un tri social de nos élèves, et on y est opposés". Selon les syndicats enseignants, ces groupes de niveaux casseront les dynamiques de "groupe classe", ou les meilleurs participaient à porter et encourager les élèves en difficulté.
Dans un tract distribué aux parents d'élèves, les personnels estiment que ces groupes entraîneront une "accentuation des inégalités et stigmatisation des élèves en difficulté", ainsi qu'une "désorganisation des emplois du temps". "À Delle près de Belfort, on leur demande de faire les groupes sans heures supplémentaires" rapporte le délégué du personnel à Lou Blazer, également secrétaire adjoint de FO Éducation dans le Doubs, "donc on va supprimer les dédoublements de classe en physique, en mathématiques, et on va piocher des heures dans d'autres dispositifs qui fonctionnent".
Le mouvement critique également les nouveaux programmes, très détaillés, ainsi que les nouveaux ouvrages de cours, qui suppriment selon les organisations syndicales enseignantes la liberté d'enseignement.
Portée par les parents d'élèves qui choisissent de ne pas envoyer leur enfant au collège, la mobilisation de ce mardi à Lou Blazer porte aussi contre la suppression d'une heure de technologie en 6ᵉ, d'une heure en moins pour les cours en Segpa, et de l'obligation d'avoir le brevet des collèges pour entrer en seconde, "barrière pour entrer au lycée".