A Grand-Charmont, dans l'agglomération de Montbéliard (Doubs), le maire est victime de dégradations à son domicile, et de menaces. Des intimidations qui s'inscrivent dans des dégradations régulières depuis quelques mois.
"C'est perturbant" avoue Jean-Paul Munnier, maire de Grand-Charmont, dans la banlieue de Montbéliard (Doubs). Au cours des dernières semaines, il a été personnellement visé à deux reprises par des dégradations et des menaces, dont une à son domicile. "Il y a déjà eu dans le passé des conflits ou des paroles à mon encontre, mais là, c'est un palier franchi".
Pour l'élu, qui a porté plainte deux fois en quinze jours, ces incidents "s'ajoutent à ce qui existait depuis quelques mois".
Deux épisodes d'intimidation
Dans la nuit du 27 au 28 août 2023, sa voiture a été attaquée devant son domicile. "J'ai été réveillé à deux heures du matin par des bruits" raconte le maire de Grand-Charmont. "Je suis allé à la fenêtre et je me suis aperçu que ma voiture avait été vandalisée". Deux vitres sont cassées, la carrosserie rayée. "Le lendemain, j'ai trouvé un mot dans la boîte aux lettres, des obscénités et des menaces".
Le week-end suivant, "l'école élémentaire Daniel Jeanney est cambriolée, et lorsque les dégâts sont constatés, le matin de la rentrée scolaire, des propos visant Jean-Paul Munnier sont de nouveau trouvés. "Une école a été visitée, vitres et portes fracturées, vol de cinq ordinateurs, d'extincteurs et d'un certain nombre d'autres choses" énumère l'édile, qui estime la facture des dégradations à "dix à quinze mille euros". "Et puis, sur une table de ping-pong, 'nique le maire' ", rapporte Jean-Paul Munnier.
L'édile n'a pas de doute : "ce sont bien à la fois les institutions et le maire qui sont visées". Car s'il n'avait jusqu'alors pas été directement visé lors de dégradations, Jean-Paul Munnier avait déjà été pris à partie, et selon lui, les incivilités se multiplient depuis plusieurs mois.
Des dégradations régulières
"C'est cyclique" décrit le maire, "il y en a régulièrement, des dégradations". "Ce sont essentiellement des bâtiments du quartier, la destruction des vestiaires du stade" énumère-t-il, "on construit une nouvelle restauration scolaire qui est régulièrement vandalisée, les portes fracturées et les carreaux cassés". Pour lui, "on a une petite bande d'une vingtaine de jeunes qui pourrit la vie du quartier".
Selon l'élu, c'est l'extinction de l'éclairage public la nuit qui a mis le feu aux poudres. "On a éteint les lumières comme beaucoup de villes, de 23 heures à 5 heures du matin, ça les gène beaucoup" explique-t-il. Peu après la décision du conseil municipal à l'automne dernier, Jean-Paul Munnier avait déjà été invectivé sur le sujet. "Sur le mot avec des obscénités, il y avait écrit 'rallume la lumière' " confie-t-il.
L'affaire "prise au sérieux"
"Ça perturbe beaucoup ma famille" reconnaît l'élu. "On ne sait pas jusqu'où ça peut aller, avec ce qui s'est déjà passé en France" s'inquiète-t-il. Mais, "c'est pris très au sérieux" estime Jean-Paul Munnier. Sans entrer dans les détails, il assure que "tout le monde est très au fait pour suivre cette enquête, il y a beaucoup de choses mises en place".
Contactée, la préfecture du Doubs assure que le préfet, son cabinet et la sous-préfète de Montbéliard sont en "contact très fréquent" avec Mr le maire de Grand Charmont. "On fait part de notre soutien le plus total à nos élus qui se retrouvent dans cette situation" déclare le chargé de presse de la préfecture, renvoyant par ailleurs vers l'enquête en cours.
"J'ai énormément de marques de soutien des maires de ma région, ça fait du bien" ajoute l'élu. Un rassemblement de soutien est d'ailleurs prévu, avec plusieurs maires du territoire, devant la mairie de Grand-Charmont, ce vendredi 8 septembre à 17 heures.