Des hommes et des femmes ont veillé dans toute la France sur la nuit de la Saint-Sylvestre, ses petits bobos, ses malaises, ses voitures qui brûlent. À Montbéliard dans le Doubs, la caserne était sur "son 31". Une nuit imprévisible.
Ils sont volontaires, professionnels. Hommes, femmes. Pères de famille souvent. Jeunes dans le métier parfois. La nuit dernière, les pompiers du pays de Montbéliard n’ont pas chômé. Les feux de voitures ont débuté tôt dans la soirée dans le quartier de la Petite Hollande. C’est sous surveillance policière que les hommes du feu interviennent. Deux voitures ont brûlé.
“De temps en temps, on peut se faire agresser, alors ils nous protègent… Parfois, ce sont juste des jeunes qui tournent, et ça peut aller jusqu’au jet de pavés sur nos engins qui peuvent être abîmés, ou nous, victimes des jets de pierre” témoigne ce pompier professionnel.
Pas vraiment le temps de faire le décompte avant minuit. Les départs de feux ont ponctué la nuit. Feux de voiture ou de poubelles, deux en l’espace de peu de temps dans le secteur des Buis à Valentigney. Les pompiers interviennent aussitôt à l’appel des riverains.
Au départ, sapeur-pompier, on est là pour intervenir pour toute personne en détresse, incendie, secours à personne. Il y a des soirs, où on ne choisit pas. Forcément, des feux de poubelles, ce n’est pas ce qu’on aurait préféré faire en premier.
Un pompier professionnel
À la caserne, une femme pompier régule les départs des équipes. La nuit s'annonce longue. "On ne peut pas prévoir ce qui va se passer. C'est un peu la surprise, on verra ce que nous réserve la nuit" explique-t-elle.
La nuit de la Saint-Sylvestre filera finalement comme une étoile. 2025 est déjà là. “On ne fait pas attention à l’heure dans ces moments-là, quand on est sur une intervention. Le Nouvel An, on fêtera ça plus tard, ou l’année prochaine !” admet ce pompier qui vient de finir un feu de voiture.
Des flammes et des moments qui font aussi chaud au coeur
À la caserne, les pompiers trouvent le temps de partager un repas de réveillon, parfois entrecoupé d'intervention. Minette, le chat mascotte de la caserne est là aussi pour réchauffer les cœurs. Un 31 décembre, même en service, chacun essaie de garder le sens de la fête.
Certains se sont portés volontaires pour cette dernière nuit de l’année. “On pourrait être avec nos familles. Mais quand il y a besoin de renfort, on est là. On n’est pas obligé, mais on vient, on est avec toute l’équipe, tout se passe bien, on passe de bons moments” affirme Louis, pompier volontaire. Sans enfant, ce jeune volontaire préfère travailler et laisser ses autres collègues savourer les fêtes en famille.
Tous les jours, on se sent utiles, mais encore plus ce soir, car les gens font la fête, et forcément ça déborde un peu, et il y a besoin des secours.
Paul Etienne, pompier professionnel
Paul Etienne André, autre jeune pompier travaillé la nuit de la Saint-Sylvestre. Une nuit pas comme les autres, imprévisible, dangereuse parfois, où le sommeil n’est que rarement possible quand on est pompier de garde à veiller sur les vies de ses concitoyens, leurs excès de violence aussi.
Avec Emmanuel Rivallain et Fabienne Le Moing