Après le drame survenu en pleine rue mardi 5 novembre à Seloncourt dans le Doubs, le procureur de la République de Montbéliard a fait le point ce 7 novembre sur l’avancée de l’enquête et l’interpellation d’un suspect. Voici ce que l’on sait.
Un homme de 39 ans, commerçant à l’Isle-sur-le-Doubs sera présenté dans les heures qui viennent à la justice pour être mis en examen pour assassinat et détention illégale de port d’armes de catégorie D. Une information judiciaire a été ouverte par le procureur de la République de Montbéliard.
Le trentenaire interpellé mardi soir vers 18 heures sur le bord d’une route près de Baume les Dames grâce à la géolocalisation a reconnu être l’auteur des tirs qui ont coûté la vie à un homme de 54 ans quelques heures plus tôt. L’arme du crime un automatique de 7,65 mm a été retrouvée à son domicile.
Le suspect est le nouveau compagnon, de l’ancienne conjointe de la victime. Avant de mourir, le quinquagénaire blessé par balles avait eu le temps de prononcer quelques mots pour décrire son agresseur. Tous les protagonistes de cette affaire sont d’origine turque.
Rapidement identifié et arrêté
L’enquête de police est allée très vite, grâce aux éléments fournis par des témoins et l’exploration des images de vidéo surveillance. On y voit mardi 5 novembre, vers 14h15, un homme à pied faire feu à plusieurs reprises sur le conducteur d’une voiture dans une rue de Seloncourt juste devant un restaurant kebab.
“L’homme au visage découvert s’est saisi de son arme de poing à la ceinture et s’est dirigé vers le véhicule 607 qui venait tout juste de se garer” a expliqué Paul Edouard Lallois, procureur de la République de Montbéliard. Au moins quatre tirs ont été effectués avec une arme de calibre 7,67 mm dont les étuis ont été retrouvés sur les lieux. Le procureur décrit une exécution froidement menée.
La victime, toujours au volant avait réussi à parcourir plusieurs centaines de mètres, percutant une voiture, avant de s’immobiliser sur un trottoir. Son décès a été déclaré à 14h45.
Le mobile du crime reste encore flou
L'homme décédé s’était séparé de sa conjointe fin 2023 après une trentaine d’années de vie commune. Le tireur a expliqué lors de sa garde à vue s’être senti menacé depuis des mois et au moment des faits par l'ex-mari. Les images de vidéo surveillance ne corroborent pas cela. “Il appartient au juge et aux enquêteurs de comprendre le contexte familial qui a mené au drame et à la détention de cette arme depuis plusieurs mois” a ajouté le procureur.
La femme placée en garde à vue ainsi que deux autres personnes au moment de l’interpellation du suspect a été laissée libre. Elle avait signalé en septembre dernier à la gendarmerie de Bavans que son ex-mari exerçait “une certaine pression sur elle”. Des menaces ont-elles eu lieu sur son nouveau compagnon ? Le juge tentera de le déterminer.
La victime décédée avait plusieurs antécédents judiciaires pour stupéfiants, infractions routières et violences. Le tireur présumé avait lui, des antécédents lointains pour détention de chiens de catégorie sans autorisation.
L'enquête sur cette affaire a été bouclée en 48 heures par le service local de la police judiciaire du commissariat de Montbéliard, avec le renfort de la police scientifique de Besançon.