Faurecia prend de l'ampleur en Chine en s'associant avec Dongfeng

L'équipementier automobile français Faurecia va créer une co-entreprise avec le deuxième constructeur chinois Dongfeng Motor, une façon pour le groupe de renforcer son implantation dans un pays clé pour sa stratégie, où les marges sont plus élevées. 

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Présent en Chine depuis plus de vingt ans, Faurecia, filiale de PSA Peugeot Citroën, y est déjà associé à diverses compagnies.
Mais le groupe passe cette fois-ci à la vitesse supérieure puisque l'objectif de la société commune formée avec Dongfeng est de générer à moyen terme un chiffre d'affaires annuel de 2 milliards d'euros, soit presque l'équivalent des ventes de l'entreprise en Chine en 2014 (2,23 milliards d'euros).

"Faurecia a connu une croissance extrêmement rapide en Chine, en multipliant son chiffre d'affaires par deux au cours des trois dernières années, surperformant de loin la croissance du marché automobile chinois",


remarque le PDG du groupe Yann Delabrière, dans un communiqué.
Le nouveau partenariat avec Dongfeng Motor, qui a vendu un total de 3,8 millions de voitures en 2014, "contribuera à la croissance rentable et régulière de Faurecia en Chine".
L'accord sur la co-entreprise, signé le 27 mars et annoncé mardi, prévoit dans un premier temps le développement, la fabrication et la livraison de composants automobiles d'intérieur et d'extérieur, précise le communiqué. Le partenariat sera étendu "dans un proche avenir" aux sièges automobiles et aux technologies de contrôle des émissions.
La co-entreprise, baptisée Dongfeng Faurecia Automotive, couvrira toute la gamme des produits fabriqués par Faurecia "lorsqu'elle tournera à plein régime".
L'accord prévoit également la création d'un nouveau centre de recherche et développement à Wuhan (province du Hubei, centre du pays) pour prendre en charge le développement, les tests et la validation des produits et programmes de la co-entreprise.
Les formalités administratives de cette union avec Dongfeng Hongtai, une filiale détenue majoritairement par Dongfeng Motor, devraient être finalisées d'ici fin mai.

- Objectifs ambitieux -

Cette poussée de Faurecia sur le marché chinois s'inscrit totalement dans la lignée des ambitions affichées en novembre par le groupe de doubler son chiffre d'affaires dans le pays en quatre ans, via notamment le renforcement des relations avec les constructeurs chinois.

"Faurecia veut simplement se développer dans un pays qui est plus que dynamique et où les marges sont bien supérieures à la moyenne du groupe",


remarque Gaëtan Toutlemonde, analyste à Deutsche Bank Securities: en 2014, la marge opérationnelle du groupe était en moyenne de 3,6%, mais de plus de 9% en Asie. "Il n'y a pas de raison que les 2 milliards de chiffre d'affaires prévus par la co-entreprise ne soient pas aussi rentables", souligne-t-il.

Que la nouvelle entité couvre à terme toutes les activités de Faurecia est aussi une "bonne nouvelle" dans la mesure où cela va permettre au groupe français de développer les activités où il est traditionnellement plus faible en Chine, comme les pare-chocs ou les équipements intérieurs, ajoute le spécialiste.
Le groupe, qui emploie actuellement dans le pays quelque 12.000 collaborateurs dans 38 usines et 3 centres de recherche et développement, s'est fixé pour objectif d'atteindre 55 usines d'ici à 2018.

La nouvelle co-entreprise renforce aussi un peu plus les liens entre PSA Peugeot Citroën et Dongfeng, entré en grande pompe l'an dernier dans le capital du constructeur français.
Un important contrat a d'ailleurs déjà été conclu avec la société commune créée par ces deux groupes en Chine, Dongfeng Peugeot Citroën Automobile (DPCA), pour les véhicules qui seront assemblés à Chengdu (sud-ouest).
La co-entreprise entre Faurecia et Dongfeng développera ensuite sa présence "dans toutes les régions de Chine où Dongfeng et ses partenaires automobiles sont implantés", le groupe chinois ayant aussi développé des partenariats avec Nissan, Honda, Renault, Kia et Yulong.
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