“Le BTP va exploser... trop de pression, trop de charges”, après les agriculteurs, les artisans réclament des mesures

Après les tracteurs des agriculteurs, c’est au tour des camions des artisans du bâtiment et travaux publics (BTP) de mener des actions. Dans le Nord Franche-Comté, ce vendredi 9 février, ils sont venus dire leurs inquiétudes pour le secteur.

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Un rassemblement à Lure en Haute-Saône. Une opération escargot prévue dans l’après-midi entre Montbéliard et Belfort avec des véhicules, mais pas d’engins de chantier, le mot d’ordre a été lancé par la CAPEB, la Chambre de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment du Territoire de Belfort et celle de la Haute-Saône. 

Trop d’administratif 


La grogne chez les artisans monte depuis plusieurs semaines. La CAPEB dénonce les contraintes réglementaires et administratives que subissent les artisans du bâtiment (RGE, MaPrimeRenov’, gestion des déchets…). Elle s’inquiète également du poids des charges (électricité, carburants, hausse des coûts des matériaux, coût du travail élevé…). Des dépenses qui pèsent selon elle sur le secteur, ralentissent l’activité et font courir des risques de défaillances aux entreprises en difficulté.

"Les artisans de 50-55 ans, ils veulent vendre leur entreprise, ou alors repartir comme salarié…L’administratif, on le sait, dirige la France, ils sont complètement déconnectés” explique Didier Menigoz, artisan, menuisier, président de la CAPEB de Haute-Saône au micro de notre journaliste Aline Bilinski. “On se retrouve avec une charge administrative inimaginable. Un chef d’entreprise sans salarié, le travail administratif représente 25% de son temps, c’est une aberration” ajoute ce dernier.


La Capeb s’inquiète également des mesures gouvernementales qui écartent selon elle, les artisans du marché de la rénovation énergétique au détriment des grosses entreprises.

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Une grogne dans toute la France autour du Gazole non routier


L’autre sujet de discorde, c’est le carburant. Le Gazole non routier que les artisans mettent dans les engins de chantier. 


"Nous ne pouvons pas accepter la suppression progressive du gazole non routier (GNR), alors qu'il n’existe aucune solution alternative pour les engins de chantier, et alors que les entreprises de travaux agricoles, qui nous concurrencent sur nos marchés, ne sont pas soumises aux mêmes contraintes que les entreprises du BTP, et viennent de se voir exonérer de la suppression du GNR", dénonce  Francis Voelin, Président de la CAPEB Territoire de Belfort.


La colère des artisans touche plusieurs régions. Jeudi 8 février, des artisans des travaux publics ont bloqué le dépôt pétrolier de Brest avec leurs engins de chantier, réclamant de conserver leur niche fiscale sur le gazole non routier (GNR). "M. Attal a supprimé la hausse de la taxe sur le gazole pour les agriculteurs. Nous, on demande la même chose", a déclaré à l'AFP Stéphane Jézéquel, président de la CNATP (Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage) du Finistère.


Fin janvier, la Capeb, organisation patronale des artisans du bâtiment, estimait qu'"il ne peut être raisonnablement envisageable" que l'objectif de hausse progressive du GNR décidée fin 2023 repose uniquement "sur les épaules des entreprises du BTP dans un contexte, de plus, où aucune alternative aux engins fonctionnant au GNR ne s'offre à ces mêmes entreprises".

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