"Ils en étaient à un car jacking par jour" : la BRI, brigade spéciale met fin à une violente série d'agressions armées en France et Suisse

Trois hommes ont été interpellés lundi 2 décembre à Audincourt dans le Doubs à l’issue d’une vaste enquête menée par la police française et les autorités suisses. Les faits ont été commis en une dizaine de jours dans le Doubs, en Suisse, en région lyonnaise, dans la Drome et le Haut-Rhin.

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C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu de drame et de blessés par arme à feu estime le procureur de la République de Montbéliard Paul Edouard Lallois qui a fait le point lors d’une conférence de presse sur l’enquête en compagnie du commissaire de police Paul Mangin. Ils ont détaillé la série de vols de voitures commis depuis le 21 novembre par trois hommes âgés de 18 à 27 ans. 

Sur les derniers faits, on était à un car-jacking par jour

Paul Edouard Lallois, procureur de la République de Montbéliard

Une femme braquée au petit matin à une station-service


Il est 5h du matin, le 26 novembre, quand une femme de moins de 30 ans se fait braquer sa Peugeot 308 à une station essence de Montbéliard (Doubs). Deux individus cagoulés lui demandent les clés de sa voiture et la menacent avec une arme. Elle est frappée après avoir tenté de résister. Un troisième homme attend dans un autre véhicule. Les trois malfrats repartent avec la voiture de la victime.

Rapidement, les enquêteurs vont localiser la Peugeot 308, la voiture volée à proximité de la frontière suisse où un nouveau car jacking est commis à 6h15 du matin, cette fois-ci côté suisse à Porrentruy. Même mode opératoire. Trois hommes là aussi. Une frontalière sous la menace d’une arme de poing se fait voler son AudiS3.


Grâce aux systèmes de géolocalisation des voitures, et à l’exploitation des vidéos surveillance, l’enquête progresse vite. À chaque fois les malfaiteurs ont changé les plaques des véhicules. Ils utilisent les cartes bancaires de leur victime. Et laissent petit à petit des traces, comme un déjeuner dans un fast-food à Héricourt en Haute-Saône où un Audincourtois de 27 ans parti vivre à Marseille et bien connu de la police est identifié comme l’un des suspects.

Les car jacking continuent


Le 30 novembre, l’équipe s’empare à Boncourt en Suisse d’un Cupra Formentor. Ils retirent près de 3000 francs suisses avec la carte bancaire du conducteur. 


Le 31 novembre, c’est près du marché de Noël de Montbéliard qu’ils tentent de s’emparer d’une Audi SQ. Le propriétaire quinquagénaire se défend, crie, reçoit un coup de crosse. Les truands prennent la fuite.


Lundi 2 décembre, deux des véhicules volés sont localisés près d’un hôtel à Belfort. La police de Montbéliard décide d’appeler en renfort la BRI de Dijon, brigade de recherche et d'intervention (BRI). 

Ce même jour, au sud d’Altkirch dans le Haut-Rhin, l’employé d’un commerce est victime d’extorsion. Quelques heures plus tard, la brigade d'intervention a pris en chasse les malfrats, ils sont à Audincourt. 

Ils sont très jeunes, absolument imprévisibles, et font preuve d’une violence complètement désinhibée.

Paul Mangin, commissaire de police de Montbéliard


Les trois individus sont finalement interpellés par surprise vers 18h50 sur la commune d’Audincourt dans le pays de Montbéliard. Parmi eux, l’Audincourtois de 27 ans. Il a 8 mentions à son casier pour vol aggravé, refus d’obtempérer, législation sur les stupéfiants, port d’armes. L’autre homme de 19 ans est originaire de Montélimar, lui aussi connu de la police, et un autre malfrat est âgé de 18 ans seulement, c’est un Marseillais déjà condamné dans une affaire de drogue quand il était mineur. 

96 heures de garde à vue, un policier blessé


Les suspects placés en garde à vue sont parvenus à blesser un policier, a détaillé Paul Mangin, commissaire de police de Montbéliard. 

Ce sont des individus qui baignaient dans une hyper violence, et qui font part d’une désinvolture totale… on a l’impression d’une déconnexion totale avec la gravité des faits.

Paul Mangin, commissaire de police de Montbéliard

L’arme retrouvée, d’autres car jacking élucidés dans le sud de la France 


Au cours de l’enquête, l’arme ayant servi aux différents vols a été retrouvée. Il s’agit d’un pistolet automatique calibre 7,65. “La cartouche était approvisionnée, ce qui veut dire que les gens qui ont été braqués, l’ont été avec une arme chargée” a déploré le procureur de la République.

Par recoupements, les policiers aidés des gendarmes d’autres départements ont établi que l’équipe avait volé une BMW le 23 novembre à Saint-Paul Trois Châteaux au sud de Montélimar. Une Honda avait été dérobée également le 21 novembre au sud de Lyon. 

Les trafiquants de Marseille derrière cette série de car jacking ?


À quoi allaient servir ces véhicules volés en série ? Allaient-ils être revendus, servir au trafic de dealers ? “On se pose la question, il y avait une commande pressante de véhicules et de numéraires” estime le procureur.


Une information judiciaire a été ouverte. Les trois hommes sont présentés au parquet pour extorsion avec armes en bande organisée, tentative, extorsion en bande organisée et escroquerie en bande organisée. Ils encourent la réclusion à perpétuité.

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