Des cas de peste porcine africaine constatés chez des porcs, en Allemagne. Ces animaux contaminés ont été éliminés. L’élevage est à 6 kilomètres de la frontière française, près de l'Alsace. Le ministère de l’Agriculture l’a annoncé ce 26 mai. En Franche-Comté, l’inquiétude monte chez les agriculteurs.
35 porcs élevés en plein air infectés par la peste porcine africaine, à deux pas de la France ! C’est ce que signale le ministère de l’Agriculture, jeudi 26 mai. Ces cas ont été signalés près de la frontière française, à côté de l’Alsace exactement. Les animaux concernés ont dû être abattus. Si cette maladie est non-transmissible à l’homme, elle reste mortelle notamment pour les porcs et les sangliers. En Franche-Comté, cette annonce suscite l’inquiétude chez les producteurs.
Les agriculteurs dans l'incertitude
Pour Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA en Haute-Saône, la tension monte : « on ne se sentait pas à l'abri, la profession était inquiète ». Le responsable départemental du syndicat agricole s'alarme de savoir que le virus est déjà présent, à quelques centaines de kilomètres du département.
« Savoir que ce virus se rapproche de notre région, ça ne va pas arranger les affaires d'autant que la filière du porc est touchée par la crise. Les charges pour les producteurs augmentent, notamment pour ce qui est de l'alimentation du bétail. J'estime que l'augmentation atteint 30 à 40% », explique-t-il.
L'une des productions porcines les plus reconnues en Franche-Comté est la saucisse de Morteau. Si des cas de peste porcine africaine se déclarent sur le territoire, le protocole du ministère de l'Agriculture est implacable : il prévoit l'interdiction d'exportation depuis les élevages concernés.
Ce n'est pas le seul risque encouru par les producteurs porcins, d'après Emmanuel Aebischer. « S'il y a ne serait-ce qu'un seul cas de ce virus constaté dans un élevage, la préfecture va sûrement diffuser des consignes. Je sais d'expérience que la présence d'un foyer au sein d'un élevage entraîne une fermeture immédiate. Ça peut même aller jusqu'à l'abattage des bêtes concernées », s'inquiète-t-il.
Pour le représentant de la FDSEA 70, la prévention contre le virus passe enfin par la lutte contre le sanglier. Ce porc sauvage est le principal vecteur de ce fléau : « le peuplement de ces animaux constitue un risque de propagation rapide sur le territoire ».
Zéro danger pour l'homme, gros impact sur les élevages
Si le virus ne se transmet pas aux humains, il risque en revanche de tuer entre autres les porcs et les sangliers. Les animaux peuvent s’infecter entre eux, en consommant des aliments infectés. C’est le cas par exemple si des porcs sont nourris avec des restes contaminés. Le virus peut aussi survivre deux mois dans les viandes et charcuterie issus d’animaux qui seraient malades.
L'Italie, voisine de la France, est déjà touchée par cette épidémie. Depuis janvier, le virus circule parmi la faune sauvage dans ce pays. Un plan d’urgence a dû être lancé dans la région de Rome, où huit cas ont été constatés depuis le début de l’année.
Face à ce danger imminent, le ministère de l’Agriculture français surveille l'évolution de ces cas. Il annonce lancer dès « la semaine prochaine » une cellule de crise réunissant « l’ensemble des professionnels et des services de l'État ».