Le procès de l'homme originaire du Haut-Doubs, suspecté d'avoir battu à mort une jeune prostituée en décembre 2016 et de s'être débarrassé du corps au Frasnois, dans le Jura, doit se tenir à Besançon, du 9 au 11 décembre 2020. Détails.
► Le compte rendu de la première journée du procès est à lire ici.
Le 15 décembre 2016, un corps de sexe féminin avait été retrouvé par des bûcherons à proximité de la route départementale 39 près de la cascade du Hérisson au Frasnois, dans le Jura. Les médecins légistes avaient mis de nombreux mois à identifier ce corps, en raison de l'extrême violence des coups portés à la victime. Ils avaient d'ailleurs baptisée la victime "l'inconnue du Jura."
Une information judiciaire pour meurtre avait été ouverte. Après un long travail sur le visage mutilé de la jeune femme, l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie avait pu établir son portrait robot.
En effet, cette dernière a reçu 26 coups de couteau (non mortels) et de nombreux coups très violents au visage, comme l'ont constaté les experts. Ce sont les coups qui sont à l'origine de sa mort. "C'est une affaire extrêmement longue et compliquée avec plus de 6 mois d'incertitude totale sur l'identité de la victime" nous explique Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, quelques jours avant le procès.
C'est notamment grâce à une trace de sang repérée sur la carte d'identité de la victime qu'un suspect avait pu être confondu. Le document appartenant à la prostituée roumaine avait été retrouvé par une promeneuse à Sullens, en Suisse. Les enquêteurs avaient interrogé les hôpitaux français et suisses pour savoir si un homme n’avait pas été soigné pour des blessures, quelques heures ou jours après la date estimée de la mort de la victime.
L'accusé risque la perpétuité
Un hôpital français avait alors signalé le cas d'un homme venu pour une suture à la main. Son ADN avait été retrouvé sur le corps de la victime ainsi que sur la scène du meurtre. Il s'agit d'un homme de 32 ans, frontalier résidant avant son incarcération à Mouthe, dans le Haut-Doubs. Le suspect nie les faits même s'il reconnaît avoir eu un rapport sexuel avec Mihaela Miloiu, dans son véhicule.Ce dernier met en cause deux personnes, qui auraient agressé la prostituée avant de forcer sous la menace le Doubiste à dissimuler le corps. "Il a changé de versions à de nombreuses reprises" note Etienne Manteaux, avocat général sur ce procès aux assises.
L'ADN de l'accusé a également été retrouvé sous les ongles de la victime, laissant apparaître une lutte de défense de la part de cette dernière. "C'est le seul ADN retrouvé sur le corps de la victime" précise le procureur.
"Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il a changé plusieurs fois de versions. Il a menti au début lors de sa garde à vue, en disant qu'il avait renversé un chevreuil pour expliquer les traces de sang sur lui, mais dès l'instant qu'il a été présenté au juge d'instruction il a donné la version qu'il maintient aujourd'hui, c'est à dire qu'il a transporté le corps de la victime sous la contrainte de deux hommes" explique Me Emmanuelle Huot, avocate du suspect. Et d'ajouter : "Monsieur Verdure entend se défendre car il ne reconnait pas les faits".
Alexandre Verdure, accusé du meurtre de Mihaela Miloiu en décembre 2016, est incarcéré depuis décembre 2017. Il risque la prison à perpétuité. Son procès aura lieu à Besançon, les 9, 10 et 11 décembre prochains.