Que faire si vous êtes témoin de harcèlement dans les bus ou le tramway à Besançon ?

Opération sensibilisation contre le harcèlement dans les transports en commun à Besançon. Pour tenter de mettre fin à ce fléau, Keolis Besançon Mobilités a produit une vidéo à destination des victimes et des témoins de harcèlement sur le réseau. Cette initiative locale est menée en partenariat avec deux clubs de handball bisontins.

87% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement, d’agressions sexistes ou sexuelles dans les transports en commun. C'est ce que révèle une étude sur le harcèlement sexiste et les violences sexuelles faites aux femmes dans les transports publics, menée par la fédération nationale des Associations d’usagers des transports (FNAUT) en 2016

À Besançon dans le Doubs, “deux voyageurs sur trois dans les transports collectifs sont des femmes”, révèle aussi Keolis. Pour garantir la sécurité des milliers de voyageuses qui utilisent chaque jour les lignes Ginko, le gestionnaire a réalisé une vidéo.

Baptisée "Ensemble, engagés contre le harcèlement", elle a été réalisée en partenariat avec l’ESBF et le GBDH, deux clubs de handball bien en vue à Besançon, et a été entièrement tournée sur le réseau Ginko avec les équipes de Keolis Besançon Mobilités (conducteurs, agents de contrôle, conseillers clients). 

Le rôle clé du témoin

Elle s’adresse tout particulièrement aux témoins de ces agressions. “Dans la lutte contre le harcèlement, le rôle des témoins est essentiel”, explique Keolis, affirmant que “par leur silence, voire leur indifférence, ils cautionnent la situation de harcèlement, renforçant ainsi le rôle de l’auteur et l’isolement de la victime”.

À l’issue d’une agression, “la victime a besoin de savoir qu’elle est comprise, accompagnée et prise en charge”, précise encore Keolis, soulignant que l’écoute et l’aide vont de fait “contribuer à inverser le rapport de force qui s’est instauré entre elle et son agresseur”.

Voici quelques conseils à suivre si vous êtes dans cette situation, qui s'appuient sur la “méthode des 5D" : distraire, déléguer, documenter, diriger et dialoguer.

Chaque action peut contribuer à la lutte contre le harcèlement et cette vidéo représente un pas significatif vers un changement positif.

Alizée Frécon-Demouge, joueuse de handball professionnelle à l’ESBF

Se manifester 

Première idée de cette méthode : “aller vers la victime afin de détourner l’attention du harceleur”. Vous pouvez également tenter de vous adresser “directement au harceleur pour lui demander d’arrêter”. “Il est important d’avoir un ton affirmé, confiant et non ouvert à la négociation ou à la discussion”, assure ladite méthode.  

Attention : vous ne devez pas vous mettre en danger. Il est habituellement fortement déconseillé à une personne victime ou témoin d’une agression ou de harcèlement d’agir seule. Mais, dans certains cas, l’adresse à une victime ou la confrontation directe peuvent-être “une solution efficace pour éviter que la situation ne dégénère”.

Filmer la scène

Si vous ne souhaitez pas vous impliquer directement, vous pouvez vous investir “en filmant ou photographiant discrètement la scène”, rappelle Keolis.  Ces enregistrements pourront servir de “preuves de l’agression qui pourront servir en cas de dépôt de plainte”.

À cet effet, Grand Besançon Métropole indique avoir équipé ses bus, rames et stations de tramway de caméra de vidéosurveillance. Les enregistrements, là aussi, peuvent être consultés par les forces de l’ordre dans le cadre d’une enquête après un dépôt de plainte.

Le harcèlement ne se limite pas à frapper, persécuter, insulter ou agresser quelqu’un.

Martin Petiot, joueur de handball professionnel au GBDH

Alerter le personnel

Lorsqu’une victime ou un témoin de faits de harcèlement ou de violence veut agir, il ou elle peut solliciter les services de Keolis immédiatement. “Les conducteurs, mais aussi les agents de contrôle et le personnel de l’agence Ginko, peuvent à tout moment utiliser un appel d’urgence déclenchant l’intervention immédiate des services de police", explique encore Keolis.

Une fois qu’elles ont été prévenues, “les équipes de Keolis Besançon Mobilités suivent un process”, détaille de son côté Christian Robbe, agent commercial de conduite à Keolis. Dans le détail, les agents alertent le “poste de commandement centralisé”. Le PCC va “identifier la nature de l’incident”, “rassurer la victime ou le témoin” et prévenir la sécurité ou les forces de l’ordre en vue d’une intervention. 

La vidéo sera diffusée à partir du mercredi 29 novembre sur les réseaux sociaux et les différents supports de communication du réseau Ginko, de l’ESBF et du GBDH. 

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