La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit non plus dans la rue pour l’instant, mais avec une mobilisation des intersyndicales. Elles maintiennent la pression alors que les députés se pencheront le 8 juin à l'Assemblée nationale sur une proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites débattue dans le cadre de la niche parlementaire du groupe Liot.
École maternelle, EHPAD, éboueur, ou travail à la chaîne
Le député de la majorité présidentielle Nicolas Pacquot convié à travailler un mois à la chaîne dans les ateliers de Stellantis Sochaux. Son confrère Modem Laurent Croizier vient d'être invité à faire de même et tester le travail dans un EHPAD comme auxiliaire de vie auprès de personnes âgées dépendantes. Des métiers non pris en compte actuellement dans les critères de pénibilité.
Ce poste vous donnera l’occasion de réaliser jusqu’à 50 toilettes de résidents dans une matinée. Résidents dont le poids peut varier entre 45 et 140 kilos. Vous devrez les lever, les aider à se vêtir et être présent également pour l’aide au coucher.
Extrait du courrier adressé à Laurent Croizier, député
Courrier Croizier Mai 2023 by France 3 Franche-Comté on Scribd
Une élue LR invitée à venir travailler en maternelle
Annie Genevard, député Les Républicains de la 5e du Doubs a reçu un courrier, elle, le 15 mai, de ‘l’intersyndicale CFDT-CFE/CGC – CFTC – CGT – FO – FSU pour endosser le rôle d’Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) dans une école de Pontarlier. La liste de tâches est décrite minutieusement par une Astem, précise Béatrice Schuh Neff, CFDT Pontarlier.
Aider l’enfant dans l’acquisition de l’autonomie (vestimentaire, alimentaire, motrice…), travailler dans des postures fatigantes (se baisser, travailler à « 4 pattes », porter les enfants pour changer les couches….)... Accepter de porter la blouse et de s’entendre appeler « Madame PIPI », assurer aménagement et entretien des locaux et des matériaux destinés aux enfants : Autant de conditions de travail qui ne sont pas considérées comme pénibles, en application des lois que vous avez votées. À l’issue de ce stage, vous pourrez indiquer si vous souhaitez le prolonger de deux ans et si vous pensez être en mesure de poursuivre jusqu’à obtenir une retraite « décente », sachant que la plupart de vos collègues se trouvent en invalidité bien avant l’âge.
Extrait du communiqué de l’intersyndicale de Pontarlier
“Nous avons déjà rencontré Madame Genevard, mais nous voulions lui proposer quelque chose de concret, quelques jours dans cette fonction et un métier qui n’a pas été revalorisé. On souhaite qu’elle voie ce que ça représente pour ces salariés que de travailler deux ans de plus” précise la syndicaliste qui ajoute que la consigne nationale a été donnée de maintenir la pression sur les députés avant l'échéance du 8 juin.
Ciblé le 3 mai par le courrier des syndicats du pays de Montbéliard, Nicolas Pacquot, député Renaissance de la 3e circonscription du Doubs a décliné poliment l’invitation en leur répondant par écrit. "J’aurais aimé pouvoir y répondre favorablement", assure-t-il, "cependant, le mandat qui m’a été confié démocratiquement en juin dernier m’oblige". Impossible selon lui de concilier son agenda parlementaire avec un mois de travail à la chaîne de montage de Stellantis. Il avait précisé auparavant à France 3 Franche-Comté avoir déjà effectué ce travail ayant été salarié de Peugeot Sochaux où ses parents ont été ouvriers.
Pour l'élu de la majorité, les avancées de la réforme des retraites ne sont pas suffisamment connues par le grand public qui s'est cristallisé sur le report de l'âge de départ à 64 ans.
