Santé. Et si vous donniez votre sang, dans une ambiance de vacances ?

Dans les huit Maisons du Don, l'Établissement français du sang fait tout pour attirer les donneurs, car le sang manque surtout du groupe 0. Dépaysement garanti avec ambiance estivale au programme.

" Cette ambiance estivale, ça change un peu. C’est bien… ", Aurélie, donneuse, est ravie de la décoration de la Maison du don de Besançon. Elle profite de ses congés pour venir donner son sang.

Antoine, donneur de 28 ans, qui vient toutes les six semaines, apprécie : "Cette ambiance "vahiné" avec des fleurs, des lianes, j’aime bien. C’est toujours sympa de voir autre chose que des murs blancs. Ça colle avec les températures actuelles. Ça peut être incitatif."

Cette décoration apporte un peu de gaité, c’est cool.

Antoine, donneur de sang à Besançon

C’est l’idée que retient Thibaut, installé, lui, pour donner son plasma : " Ça peut donner envie aux gens (de donner leur sang). Ça peut faire moins peur. "

Ambiance exotique pour attirer les donneurs potentiels

Ici, à Besançon, c’est la Californie qui est à l’honneur. Et non, des Vahinés en Californie, ce n’est pas la bonne localisation. Tant pis, le principal objectif, c’est le dépaysement. La Californie a pris également des accents du sud de la France au moment de la collation : toute la Provence tient dans son célèbre pan-bagnat…

C’est l’Asie à Auxerre, les États-Unis à Belfort ou encore l’Espagne à Nevers et le Portugal à Chalon. Les huit Maisons du don de Bourgogne – Franche-Comté ont, grâce à leurs décorations, tenté de faire voyager leurs donneurs. Leur offrir un peu d’exotisme, d’ailleurs. Cette opération, commencée le lundi 14 août, se terminera le samedi 19 août 2023.

Des collectes en baisse l’été 

L’EFS, Établissement français du sang, manque de sang. C’est la raison pour laquelle il multiplie ce genre d’initiatives pour attirer davantage de donneurs, et ce, depuis 2014.

Traditionnellement, l’été n’est pas propice à la collecte de sang et de produits sanguins : les entreprises sont fermées et les collectes sur les lieux de travail sont moins importantes, les donneurs sont en congés et donc moins disponibles également. Il en est de même pour les étudiants qui ne sont plus présents dans les villes où ils résident et donnent habituellement.

Si les dons diminuent, les besoins, eux, ne faiblissent pas. D’autant que le sang ne peut pas être gardé très longtemps : si les globules rouges peuvent être utilisés dans les 42 jours après les prélèvements, les plaquettes ne durent que sept jours.

Actuellement, l’EFS considère que ses réserves sont "fragiles". Il dispose, ce jour, de 12 jours seulement de stocks, avec de fortes disparités entre les groupes sanguins. Le groupe O manque cruellement et ce depuis des semaines.

L'EFS a des difficultés également, compte tenu des vacances de ses personnels, à organiser ses collectes.

Sébastien Deroze, responsable des prélèvements à la Maison du Don de Besançon

Sébastien Deroze, responsable des prélèvements à la Maison du don de Besançon, ne cache pas sa préoccupation : " Les besoins des patients restent les mêmes, quelle que soit la saison. Il faut, pour y répondre, environ 600 dons par jour, ce qui est difficile en ce moment, compte tenu de la fréquentation de nos collectes et des Maisons du don. "

Dans la région, les stocks sont estimés à un peu plus de 86 000 poches, il en faudrait 110 000.