Devant Stellantis Sochaux, les ex-salariés de la fonderie MBF du Jura demandent des comptes aux constructeurs français

Les ex-salariés de la fonderie aluminium MBF de Saint-Claude (Jura) ont de nouveau manifesté devant l’usine Stellantis de Sochaux (Doubs). A la suite de la liquidation judiciaire de leur entreprise le 22 juin 2021, ils demandent « réparation auprès des constructeurs ex-PSA et Renault qui ont organisé la fermeture de l’entreprise ».

Alors que les salariés du groupe Stellantis venaient d’apprendre que l’avenir de leur usine était conforté avec l’annonce de la fabrication à Sochaux de la remplaçante de la 5008, une trentaine d’ex-salariés de la fonderie MBF, sous-traitante de Stellantis et Renault, ont traversé toute la Franche-Comté pour venir rappeler leur détresse et leur colère devant l’usine de leur ancien donneur d’ordre.  

Une délégation bien moins nombreuse que celle venue le 6 avril dernier. A ce moment-là, la liquidation de la fonderie n’était pas encore prononcée et les constructeurs n’avaient pas annoncé leur renoncement à participer au projet de société coopérative (Scop). Ils demandaient aux constructeurs automobiles français de s'engager dans des carnets de commandes suffisants pour sauver l'emploi de cette fonderie en France.  

Aujourd’hui, sur les 260 salariés de MBF, seulement 45 ont retrouvé une situation « pérenne ». C’est pour cette raison que cette délégation a voulu manifester devant l’usine historique de PSA devenu entre-temps Stellantis.  

Nous demandons que PSA assume sa responsabilité sociale vis-à-vis de MBF. Nous demandons qu’elle dédommage les préjudices subis.

Nail Yalcin, ancien délégué syndical CGT MBF Aluminium

Venir poser leurs pancartes en carton sous l’immense sigle du groupe mondial automobile, c’est rappeler que MBF, pour eux, ce n’est pas fini. Pour ces salariés, les constructeurs leur sont redevables. Stellantis et Renault ayant refusé de participer au projet de coopérative en ne s'engageant pas dans des commandes suffisantes.  

« Ils nous ont fait miroiter pendant des mois, et, au dernier moment ils nous ont dit non » regrette amèrement l’un des manifestants.  

« Une catastrophe sociale à côté de chez nous »  

Au même moment, de l’autre côté de la barrière, les représentants des salariés apprenaient que Stellantis avait décidé de produire à Sochaux la remplaçante de la 5008 sur la toute nouvelle plateforme qui devrait être fonctionnelle à partir du 7 février. Une ligne qui permet de produire aussi bien des voitures hybrides, électriques ou thermiques.  

Eric Peultier, délégué syndical FO Stellantis, était ce matin au côté des anciens salariés jurassiens, sans pouvoir les rassurer. Mardi 25 janvier, le patron de Stellantis, Carlos Tavares, a été « très clair ». « Tavares veut d’abord sauver les emplois de Stellantis qui a aussi des fonderies", explique le syndicaliste. "Stellantis se recentre sur ses activités. Cela va être compliqué pour les sous-traitants, surtout ceux qui travaillent sur les moteurs thermiques. Si les patrons de ces sous-traitants n’ont pas pris le virage, on va avoir des catastrophes sociales à beaucoup d’endroit. On en voit une à côté de chez nous » ajoute-t-il.

Les anciens responsables syndicaux de MBF n’ont pas dit leur dernier mot. D’autres journées d’actions sont encore prévues dans les mois qui viennent.      

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