Mardi 6 février 2024, le FCSM a dit adieu à la Coupe de France après sa lourde défaite à domicile face au Stade Rennais (1-6). Jamais invités, les Jaune et bleu peuvent néanmoins être fiers de leur parcours exceptionnel, quelques mois seulement après avoir évité la disparition. Bonal, à guichets fermés, n'a d'ailleurs jamais lâché ses joueurs, qui peuvent se concentrer maintenant sur le championnat et la montée en Ligue 2.
Au football, les impressions sont parfois trompeuses. L'expression peut paraître balourde, mais elle est parfaitement appropriée à cette soirée du 6 février 2024. Au coup de sifflet final de ce 8ᵉ de finale de Coupe de France, le panneau d'affichage du stade Bonal laissait apparaître le score cinglant de 1-6 en faveur des Bretons. Mais à l'issue du match, tous les fans Jaune et Bleu parlaient pourtant de victoire.
🏁 L'aventure en @coupedefrance s'arrête ici.
— FC Sochaux-Montbéliard (@FCSM_officiel) February 6, 2024
Après un énorme parcours et avoir sorti deux clubs de Ligue 1, le FCSM s'incline logiquement face à une très belle équipe du @staderennais.
🙏 Bravo Messieurs, vous pouvez êtres fiers de vous, et merci aux supporters pour ce soutien… pic.twitter.com/tK4DMVh77m
Au fil de 90 minutes ultra-dominées par les Rennais, les chants des tribunes nord et sud ne se sont jamais éteints. Malgré la correction reçue, voir leur équipe à ce stade de la compétition, dans un stade à guichets fermés, après avoir frôlé la disparition quelques mois plus tôt, suffisaient à leur bonheur. Et le résultat importait peu.
Un match à sens unique
Pourtant, dieu sait comme leurs protégés ont été submergés par un Stade Rennais sans pitié. Une, voir deux classes au-dessus des Sochaliens ce mardi soir, les hommes de Julien Stéphan n'ont pas laissé aux Jaune et bleu le temps de respirer. Ni d'espérer. C'est pourtant Koffi qui tentait la première frappe du match, après moins d'une minute de jeu. Et le FCSM, bien qu'arc-bouté en défense, tenait le choc lors des vingt premières minutes, porté par plus de 19 000 supporters qui rêvaient à un nouveau scénario de folie, comme lors des deux tours précédents avec les éliminations successives de Lorient, puis Reims.
Un vœu piétiné en quelques minutes. Sauvés par Patouillet à la 19e, les Doubistes craquaient cinq minutes plus tard. Gouiri était trouvé aux abords de la surface. Pas attaqué, il décochait une sublime frappe enveloppée qui se logeait dans la lucarne sochalienne. Logique. Le FCSM tenta bien de réagir, avec un centre vicieux de Dacosta qui obligeait Gallon à la claquette, mais l'équipe coachée par Oswald Tanchot était à la peine tant physiquement que techniquement. Et cette fois-ci, la chance n'était pas de leur côté.
Un public encore une fois infatigable
Sur un centre de Truffert, un Sochalien déviait du talon. Mais le ballon revenait sur le Rennais Salah, qui ajustait Patouillet d’une reprise surpuissante (27e). Sonné, le FC Sochaux commettait trop de pertes de balles, fatales face à une formation de qualité toujours en course en Ligue Europa. Kalimuendo sanctionnait ainsi par deux fois les Jaunes et bleu avant la pause. 0-4 à la mi-temps. Le score était lourd, mais reflétait malheureusement la physionomie de la rencontre.
Pourtant, le public, admirable, n’abandonnait pas. Et accueillait ses protégés à grands renforts de chants au retour des vestiaires, lumières de portables allumées. Et ce n’est pas le 5ᵉ but rennais, encore œuvre de Gouiri (47e), qui allait le refroidir. Au contraire, s’enflammant à chaque action franc-comtoise, il scandait des "debout, debout, debout". Et le "qui ne saute pas n’est pas sochalien" résonnait avec vigueur, alors que les entrées de Liénard et Hoggas équilibraient les débats.
Dans quel monde le stade d’une équipe menée 5-0 fête le but du 5-1 pour « sauver l’honneur » comme celui de la victoire ? Dans un monde où toute une région a sauvé son club de foot, dans un monde où les gens sont juste heureux d’être là. Sochaux quoi, simplement Sochaux. 🙏🏼 pic.twitter.com/1v264CJVcl
— Émilien Díaz (@EmilienDiaz) February 6, 2024
Ces encouragements allaient finir par porter leurs fruits. Et le FCSM, à l'orgueil, allait sauver l'honneur. À la 65ᵉ, Malcolm Viltard récupérait un ballon haut, rentrait dans la surface rennaise et était déséquilibré dans la zone de vérité par Omari. M.Stinat désignait logiquement le point de penalty. Le capitaine se faisait alors justice par lui-même, en ajustant Gallon. 1-5, et la foule pouvait rugir de plaisir.
Comme par magie, les Sochaliens retrouvaient un peu d'allant et investissaient la moitié de terrain bretonne. Malgré la fatigue accumulée, ils tenaient tête aux Rennais, galvanisés par les nombreux arrêts de Mathieu Patouillet. Malheureusement, le Stade Rennais alourdissait encore la marque à la 82e, grâce à Bourigeaud, qui scorait après un déboulé de Désiré Doué. 1-6, le score en resterait là.
Place au championnat et à la lutte pour la montée
Cette fois pas d'exploit, la logique était respectée. Pas de miracle à Bonal. Le FC Sochaux sort de cette Coupe de France 2024 après une correction. Mais cette équipe peut garder la tête haute, et être fière de son parcours. Lorient, Reims : elle a éliminé deux équipes de Ligue 1 dans des scénarios exceptionnels, grâce à de magnifiques valeurs. Les supporters ne s'y sont pas trompés, en applaudissant et chantant longuement après le coup de sifflet final, alors que les joueurs accomplissaient leur traditionnel tour de terrain, sous les vivas et une bande son qui crachait les célèbres notes de Freed from desire.
Plus de 19 000 supporters derrière le @FCSM_officiel ce soir ! pic.twitter.com/kpkAxTjQhM
— France 3 Franche-Comté (@F3FrancheComte) February 6, 2024
Place maintenant au championnat, où la montée en Ligue 2 est plus qu'envisageable. Le FCSM sort renforcé de son parcours en Coupe. Avec des certitudes. Ce soir, le stade accueillait près de 20 000 personnes. Il y a quelques mois, il était promis à l’abandon. Il y a quelques mois, le FCSM était laissé pour mort. Aujourd’hui, il joue la montée en Ligue 2 et a disputé un 8ᵉ de finale de Coupe de France après avoir éliminé deux formations de Ligue 1. Le lion rugit encore, a retrouvé l’amour de ses supporters. Et n’a pas fini de faire parler de lui. Rendez-vous en championnat !