Le 11 juin 1968, deux ouvriers de Peugeot Sochaux trouvaient la mort devant l'usine. 50 ans après, l'engagement syndical des salariés de l'usine automobile n'est plus vraiment le même.
Le 11 juin 1968, c'est le drame à Sochaux (Doubs). L'usine occupée est prise d'assaut par les forces de l'ordre. Pierre Beylot et Henri Blanchet trouvent la mort. Ces deux salariés avaient 24 et 49 ans. Le premier est tué d'une balle tirée par un CRS, le second chute d'un mur.
Jean Cadet et Gilbert Marion, se souviennent bien de ce moment tragique. Mais depuis, les temps ont changé, l'usine comptait à l'époque 25.000 salariés. Ils ne sont plus que 8.200 aujourd'hui. Dont près de la moitié d'intérimaires.
Les manifestations sont rares devant les usines du groupe automobile PSA. La capacité à mobiliser pour une grève n'est plus celle de 1968. Les intérimaires et salariés ont peur de perdre leur emploi, leurs contrats précaires explique Damien Geoffrey, représentant CGT.
50 ans après, l'histoire est-elle en train de s'effacer ? Les deux morts de 1968 sont connus par certains salariés, d'autres en ont vaguement entendu parler. D'autres jeunes, n'en ont pas connaissance.
Le 11 juin 2018, une commémoration aura lieu comme chaque année devant la stèle érigée en mémoire des deux salariés de Sochaux morts en 1968.