À Sochaux dans le Doubs, l’usine Stellantis est la plus grande entreprise de Franche-Comté. La réforme des retraites qui repousse l’âge de départ des salariés, cadres comme ouvriers à 64 ans en 2030 a du mal à passer.
Dans toute la France, au lendemain de la présentation de la réforme des retraites, la bataille est lancée : les syndicats unanimes se préparent à protester dès le jeudi 19 janvier, par des grèves et dans la rue, contre le report de l'âge légal à 64 ans.
À l’entrée de l’usine sochalienne, berceau de la marque Peugeot, les ouvriers sont massivement opposés à cette réforme. À Stellantis, un accord congé senior permet aux salariés qui ont acquis leurs droits à taux plein de partir jusqu’à 3 ans avant leur retraite, en étant rémunérés. Selon les chiffres communiqués par les syndicats, en 2018, 1300 salariés de Stellantis Sochaux avaient plus de 55 ans. La pénibilité revient sur toutes les lèvres.
“Dans quel état physique, on va sortir ? On travaille dans une usine, où il faut produire. Le rythme de travail est très fort. Les gens ont déjà du mal. J’ai un collègue qui part à 61 ans, il faut voir dans quel état ! Alors 64 ans voire 67 ans !” s’inquiète un salarié interrogé par notre journaliste Emilien Diaz.
“Je suis très déçu par cette réforme, déçus qu’on fasse partir tout le monde en même temps. Il y a un moment, il faut prendre en compte la pénibilité, pour les salariés qui sont sur les lignes de production, ces gens-là vont mourir avant de profiter de la retraite” s’indigne un autre salarié sochalien. “Je ne vois pas comment on ne va pas détériorer le chômage en faisant travailler les gens plus longtemps” ajoute l’homme.
19 janvier, journée d'action contre la réforme des retraites
Pour les syndicats de Sochaux, la mobilisation le 19 janvier est essentielle. Même si le gouvernement assure que la pénibilité est prise en compte, et améliorée à travers cette réforme à venir.
Pour Benoît Vernier, CFDT, la réforme au-delà de l'âge de départ à 64 ans pose d'autres problèmes, les contrats précaires, l’égalité homme-femme. “Remettons-nous autour d’une table pour trouver un compromis, faire bouger le système, le rendre plus juste” résume-t-il.
“La solution n’est pas de modifier l’âge de départ à la retraite, encore moins de modifier le nombre de trimestres cotisés, elle est de trouver de l’emploi, d’employer des salariés, des jeunes. Si on les emploie, ils vont cotiser” ajoute Eric Peultier du syndicat FO Stellantis Sochaux.
La réforme de retraites et son projet de loi seront présentés en Conseil des ministres, le 23 janvier prochain.