Les médecins libéraux sont dans la rue, ce jeudi 1er décembre. Il s'agit d'un mouvement de grève à travers toute la France, lancé par une dizaine de syndicats de la profession. À Besançon (Doubs), les médecins expriment leur colère : ils ne se sentent pas assez considérés.
Difficile d'aller voir le docteur, ces jeudi 1er et vendredi 2 décembre ! Plusieurs syndicats de médecins ont lancé un mouvement de grève national. Le mouvement a été initié sur les réseaux sociaux, à l’appel du collectif "Médecins pour demain". Il est décidé à exprimer "un malaise profond et un véritable ras-le-bol".
Les médecins mobilisés protestent contre des tarifs qu’ils jugent trop bas, mais aussi pour préserver leur liberté d’installation. Les médecins mobilisés redoutent de ne plus pouvoir exercer où ils le souhaitent. Des propositions de loi envisagent d’encadrer leur installation notamment en début de carrière. À Besançon, les médecins se mobilisent aussi ce jeudi 1er décembre.
Revalorisation des consultations médicales
Ils étaient une centaine réunis, devant l'établissement français de don du sang (EFS) près de l’hôpital Jean-Minjoz. Première revendication des manifestants : le tarif des consultations médicales qu’il faudrait revaloriser. Aujourd’hui, une visite chez le médecin coûte 25 euros. Insuffisant, du point de vue du personnel mobilisé. Cette somme est trop basse, pour faire face aux coûts de fonctionnement.
"Aujourd’hui, le temps médical est débordé par le temps administratif qui prend de plus en plus de place. Il représente 25% de notre temps de travail. Une part de la réponse repose dans le fait d’investir dans des moyens humains, donc des secrétaires et des assistantes médicales. Il faut aussi des moyens techniques. Cela pour assurer des consultations plus efficientes et pour avoir une aide administrative au cabinet", déplore Pierre-Louis Hélias.
Ce médecin généraliste de Besançon explique à notre journaliste Dominique Malige que cet investissement n'est pas possible si ces médecins sont installés "tout seuls ou à deux". "On ne peut plus se permettre d’embaucher à long terme une secrétaire médicale ou une assistante, sans les subventions éventuelles de l’Assurance-maladie, qui ne sont pas pérennes", complète Pierre-Louis Hélias.
Le refus d'un envoi forcé dans les "déserts médicaux"
D'autres manifestants portent des pancartes "médecine libérale maltraitée = désert médical assuré". C'est en effet l’autre élément qui fâche : le risque pour les médecins de ne plus pouvoir s’installer où ils le souhaitent. Ces dernières semaines, un projet de loi du gouvernement préconisait notamment une installation d’office des internes de médecine, dans les "déserts médicaux".
Jusqu’à 400 cabinets de médecins libéraux pourraient être fermés pendant ces deux jours en Franche-Comté, à l’appel de ce mouvement. Les médecins mobilisés évoquent en outre l'idée d'une nouvelle action "dès la semaine prochaine, dans nos cabinets et une grève dure envisagée fin décembre", selon Pierre-Louis Hélias.