L’Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté alerte les fédérations de pêche. Un cas a été recensé en ce mois de septembre. Un pêcheur ayant fréquenté un plan d’eau dans le Doubs et une rivière en Haute-Saône est porteur de la maladie infectieuse. On vous explique.
“Nous avons été destinataires d’un signalement de leptospirose chez un pêcheur qui a récemment effectué un séjour de pêche à la gravière d’Osselle (partie réservée à la pêche) et dans un étang à Sornay (Haute-Saône)” : c’est par ce message posté le 16 septembre sur ses réseaux sociaux que la fédération de pêche du Doubs sensibilise ses adhérents. La maladie de la leptospirose n’est pas courante heureusement.
Leptospirose, une maladie bactérienne infectieuse des rongeurs
Rats, rats musqués, ragondins… ces petites bêtes sont porteuses de la bactérie qu’elles vont transmettre à l’homme. “Tous les rongeurs en sont porteurs, ils véhiculent la bactérie par l’urine qui est évacuée dans l’eau” détaille Nicolas Gamb, chargé de mission vertébrés au FREDON Bourgogne-Franche-Comté. La transmission peut se faire par la peau ou les muqueuses comme celles de la bouche. On compte 600 cas de leptospirose par en France selon les dernières données disponibles.
Quels sont les symptômes ?
Fièvres, courbature, fatigue... sont les premiers symptômes. La leptospirose n’est pas facile à détecter. Parfois, elle passe inaperçue quand les symptômes sont légers, on peut penser avoir juste un état grippal. Après la pratique d’une activité aquatique, si vous avez ce type de symptômes, informer en votre médecin.
Quels sont les risques si l’on contracte la leptospirose ?
D’abord, cette maladie bactérienne infectieuse est relativement rare en Europe, précise Nicolas Gamb du FREDON. Dans le monde, on compte 20% de taux de mortalité. Chez nous, le taux de mortalité est bas, "on dit que sur les dernières années, on ne meure plus de la leptospirose". “Les médicaments sont efficaces, le problème principal reste la détection” ajoute le chargé de mission. Les formes les plus graves peuvent conduire néanmoins à une présence de la bactérie dans le foie ou les reins. Il existe un vaccin, mais en général, seuls les égoutiers sont vaccinés.
Comment se prévenir de la leptospirose ?
Il faut quand on arrive sur un plan d’eau, une rivière, regarder s’il y a présence de rats, ragondins. Et ne pas se baigner si c’est le cas.
Pour les pêcheurs, ils manipulent beaucoup de matériels ou poissons potentiellement touchés par de l’eau souillée. Il faut éviter de mettre les mains à la bouche, se laver les mains régulièrement.
Nicolas Gamb, chargé de mission vertébrés au FREDON BFC
Quelles actions après la découverte d’un cas en Franche-Comté ?
Après l’alerte de l’ARS, une information des pêcheurs a été faite par les réseaux sociaux et via un affichage sur les sites potentiellement à l’origine de la contamination du pêcheur.
Il convient ensuite au gestionnaire de mettre en place des mesures pour réduire les risques et réduire du coup le nombre de ragondins, rats musqués, rats présents sur le secteur. Une éradication totale souvent difficile, car les rongeurs voyagent et peuvent revenir.
Nicolas Gamb, charge de mission vertébrés au FREDON Bourgogne-Franche-Comté rappelle que les ragondins, rats musqués sont nos principaux adversaires concernant la leptospirose. Ces rongeurs exotiques ont été introduits par l’homme dans les années 30, notamment pour leurs fourrures, avant d’être relâchés dans la nature au fur et à mesure de la fermeture d’élevages en France. Toutes les régions de France sont concernées par la présence de ragondins et rats musqués, sauf la Corse.