Vaccination Covid-19 le dimanche : en Franche-Comté, « chaque pharmacien fera en fonction de ses ressources ». Quelques créneaux sont disponibles

Depuis le 12 décembre, un arrêté gouvernemental cherche à inciter les pharmacies à proposer des créneaux de vaccination contre le Covid-19 le dimanche. En Franche-Comté, quelques pharmacies ont déjà pu le faire, mais les rendez-vous se libèrent au compte-goutte.

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Pour accélérer l’administration des troisièmes doses de vaccin contre le Covid-19, et débloquer des rendez-vous, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a publié un arrêté qui incite les pharmaciens à proposer des créneaux de vaccination les dimanches. Concrètement, les pharmaciens qui le feront seront rémunérés 5 euros de plus par dose administrées un dimanche. Une annonce qui n’a pas toujours été reçue avec le sourire dans la profession. En Franche-Comté, « chaque pharmacien fera en fonction de ses ressources » résume Laurent Davenne, président de l’ordre des pharmaciens de Bourgogne-Franche-Comté. Et de fait, sur le terrain, si certaines officines n’envisagent pas d’ouvrir les dimanches pour vacciner, d’autres ont proposé des créneaux dès ce dimanche 13 décembre.

A Ornans, dans le Doubs, c’est le cas de la pharmacie d’Olivier Tissot : « il s’est trouvé qu’hier, c’était notre dimanche de garde » raconte le pharmacien. « Alors, une de mes associées s’est chargée de la garde, et l’autre a vacciné 20 personnes, des gens qui sont en activité et nous avaient demandé si c’était possible ». Il faut dire que cette officine est déjà rodée : c’est elle qui se charge des commandes de flacons pour le centre de vaccination local, et l’établissement s’était déjà adapté à la demande des patients. « On vaccine jusqu’à une cinquantaine de personnes par semaine » confirme Olivier Tissot. « On essaie de jouer notre rôle ».

« On est au bout de l’élastique »

Dans une autre officine du Doubs, dans le quartier Palente à Besançon, on a aussi déjà vacciné le dimanche. « En fait, j’ai un pharmacien qui avait envie de faire des heures supplémentaires », explique Pauline Lévêque, « donc je suis venue l’aider ». Dans son établissement, ce sont deux flacons environ qui sont administrés chaque semaine, et tous les rendez-vous prévus sont réservés jusqu’en janvier. « En ce moment, je travaille 7 jours sur 7 » reconnaît la pharmacienne. Pour permettre à ces équipes d’administrer ces vaccins, et de réaliser des dizaines de tests antigéniques chaque semaine, elle a d’ailleurs embauché. « J’ai pris quelqu’un pour gérer les papiers qui vont avec les vaccins et les tests ». Car c’est bien le cœur de la problématique : pour vacciner le dimanche, encore faut-il en avoir les moyens humains.

« Ça fait presque deux ans qu’on est en flux tendu dans les pharmacies », contextualise Laurent Davenne, président de l’Ordre des pharmaciens dans la région, « on fait des tests, des vaccinations, des masques… Comme tous les professionnels de santé, on est un peu au bout de l’élastique ». D’ailleurs, interrogé le samedi 11 décembre par nos équipes, Christophe Delettre, pharmacien aux Tilleroyes à Besançon, ne cachait pas qu’il lui semblait peu probable que son officine propose des rendez-vous dominicaux dans les prochaines semaines. « Les équipes sont vraiment fatiguées, confiait-il, c’est compliqué de leur dire venez travailler le dimanche. Sacrifier sa vie de famille, c’est compliqué. » Alors, s’il n’excluait pas de proposer à ses salariés d’ouvrir des rendez-vous le dimanche, « je ne pense pas qu’on aura un retour favorable des équipes. »

Des tensions sur la livraison des doses

Autre problème : l’approvisionnement des doses de vaccin. « Concrètement, pour les vaccins, une commande se fait en début de semaine, pour une livraison au mieux le vendredi de la semaine suivante, voire le mardi d’après » expose Christophe Delettre. « Il nous faut 10 à 15 jours minimum pour pouvoir commander des doses, et ouvrir des créneaux en rapport ». Les officines rassemblent également les commandes des médecins généralistes du territoire. « Tout ce qu’on commande n’arrive pas » complète Pauline Lévêque « en Moderna, ça va à peu près, mais en Pfizer c’est plus compliqué ». Et le phénomène pourrait s’accentuer, alors que les centres de vaccination montent en cadence depuis le début du mois de décembre. « On remarque une tension sur certains flacons, on ne sait pas comment ça va être distribué » confirme lui aussi Olivier Tissot.

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