Lors de son allocution du mercredi 31 mars, le chef de l’Etat a cité tous les professionnels mobilisés dans cette campagne de vaccination sauf les sages-femmes. Un « oubli » qui ne passe pas auprès de la profession.
Lors de son intervention mercredi 31 mars au soir, Emmanuel Macron se veut rassurant. « A partir de là, nous mettons tous les moyens pour vacciner, vacciner, vacciner sans répit, sans jour férié, le samedi et le dimanche comme la semaine (…). Au total 250 000 professionnels, médecins, pharmaciens, sapeurs-pompiers, infirmiers, vétérinaires sont aujourd’hui prêts à contribuer à ce grand effort national ». Sauf que les 24.000 sages-femmes de France sont elles aussi prêtes « à donner un coup de main ». Mais tout le monde les oublie. Y compris, donc, le président de la République.
« En entendant son allocution, nous sommes tombées des nues. Cet oubli n’est pas passé du tout, du tout. Nous aurions aimé qu’il nous cite » regrette Caroline Combot, sage-femme et secrétaire générale de l’ONSSF, Organisation Nationale des Syndicats de sages-femmes.
Un « oubli » qui ne passe tellement pas qu’en Bretagne, l’une des consoeurs de Caroline Combot est monté au créneau en publiant une tribune dans laquelle elle s’interroge. « Peut-être nous a t-il [NDLR : Emmanuel Macron] incluses dans les médecins, ce qui après tout serait légitime puisque nous sommes une profession médicale à part entière (…) ou alors peut-être sommes nous si peu nombreuses, si insignifiantes qu’on nous met plus loin dans la liste après les vétérinaires ? »
L’allocution d’Emmanuel Macron a été la cerise sur le gâteau
Pourtant depuis un mois, les sages-femmes sont habilitées à vacciner les femmes enceintes mais pas seulement, les hommes aussi et tous les autres publics. Elles ont même le droit de prescrire le vaccin. « Ca fait des semaines qu’on nous oublie si bien que nous n’arrivons même pas à nous procurer des doses de vaccins à la pharmacie ». Pire encore « quand nous nous présentons dans les centres de vaccination pour prêter main forte, personne n’est au courant que nous pouvons apporter notre contribution » poursuit Caroline Combot. « L’allocution d’Emmanuel Macron a été la cerise sur le gâteau », conclut-elle.
Depuis des mois, les sages-femmes sont mobilisées pour tenter de faire reconnaître leur profession qui, jusqu’à présent, n’est pas reconnue comme médicale. Ne pas être citées par le chef de l’Etat leur donne une bonne raison de se mobiliser encore. Cela prouve aussi qu’elles ne sont toujours pas entendues. Leur prochaine manifestation est prévue le lundi 5 mai lors de la journée mondiale des sages-femmes.