Epidémie de grippe : un "lourd" bilan en perspective

Le bilan de l'épidémie de grippe sera "probablement lourd" cette année. Marisol Touraine a demandé le report des opérations non urgentes pour désengorger les services hospitaliers. La situation est tendue dans plusieurs hôpitaux de la région et notamment à Sens, dans l’Yonne.

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Le pic n'est pas encore atteint

L'épidémie de grippe qui a commencé début décembre devrait atteindre son pic "la semaine prochaine". En quatre semaines, 784 000 personnes ont consulté un médecin généraliste pour une grippe, selon le réseau de surveillance Sentinelles-Inserm.

"Chaque année, il y a des victimes de la grippe. Le bilan (...) cette année sera probablement lourd, puisque le nombre de personnes malades est particulièrement important", a prévenu la ministre de la Santé, lors d'un point sur la situation mercredi 11 janvier 2017.

Le nombre de passages aux urgences liés à cette maladie virale a commencé à diminuer (4.788 contre 5.745), tout comme les hospitalisations (787 contre 1.035). 
Mais, de nombreux patients ayant été hospitalisé au cours des dernières semaines (en grande majorité des personnes âgées de plus de 80 ans), et la durée moyenne d'hospitalisation pour grippe étant de 10 à 15 jours, "l'enjeu, c'est de garantir qu'il y a des lits d'hospitalisation disponibles" pour les nouveaux patients, a expliqué la ministre. 

© Daniel Paquet – Licence CC by Flickr


142 hôpitaux sont "en tension"

Pour faire face à cette situation, 142 hôpitaux sur les 850 du pays se sont déclarés "établissement de santé en tension", un dispositif qui permet d'ajouter des lits d'hospitalisation, de rappeler du personnel soignant en congé ou de déprogrammer des soins et des opérations non urgentes. Certains établissements ont déjà utilisé cette dernière possibilité, mais Marisol Touraine les a incités mercredi à le faire davantage "si nécessaire".

Il y a trois jours, ces hôpitaux "en tension" n'étaient que 86, a précisé le ministère, ajoutant qu'ils étaient répartis sur tout le territoire. Trois hôpitaux - Troyes (Aube), Firminy (Loire) et Sens (Yonne) - ont même déclenché le "plan blanc", un cran supplémentaire réservé aux urgences sanitaires qui dépassent les capacités de réponse d'un hôpital. La ministre a aussi invité les médecins libéraux à traiter le plus possible les malades "à leur cabinet ou au domicile", pour éviter davantage d'hospitalisations.

L'ARS (Agence Régionale de Santé) de Bourgogne-Franche-Comté a rappellé il y a quelques jours qu’il fallait d’abord consulter son médecin avant de se rendre aux urgences.

La grippe entraîne un afflux important de patients vers les hôpitaux © FTV


"On a fermé trop de lits"

L'association AD-PA (qui regroupe les directeurs de services à domicile et de maisons de retraite) a demandé mercredi "des renforts exceptionnels dans les établissements (de personnes âgées) et services à domicile", estimant que "les personnes âgées qui devraient être hospitalisées ne pourront pas l'être".

"On a fermé trop de lits au cours des 20 dernières années, notamment des lits conventionnels qui pouvaient accueillir des patients des urgences" en cas de besoin, a critiqué Patrick Pelloux, médecin urgentiste à Paris et syndicaliste, appelant à une "politique de réouverture de lits d'hôpitaux".
"La grippe, c'est tous les ans, et tous les ans nous connaissons cette situation" d'engorgement, "et pourtant rien ne change", a aussi déploré Philippe Juvin, chef des urgences de l'Hôpital Georges-Pompidou et député européen (LR).

L'hiver dernier, le virus de la grippe n'avait pas généré d'excès de mortalité, mais il y a deux ans, on avait constaté une surmortalité de 18.000 personnes, en partie attribuable à la grippe.
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