Fanny Pageaud est illustratrice, maquettiste, relieuse.
L’auteure d’Il y a des monstres dans ma chambre ! publié à L’atelier du poisson soluble a grandi et étudié en Bourgogne.
Il y a des monstres dans ma chambre ! est un livre très particulier puisque les pages sont blanches.
Comment est-il né ?
C’est un livre qui fonctionne comme un bas-relief. Une couche de papier est cachée à l’intérieur des pages et apparaît uniquement par transparence lorsque l’on éclaire le livre à la lampe de poche.J’en ai eu l’idée lorsque je travaillais pour la maison d’édition dijonnaise Les doigts qui rêvent qui édite des livres tactiles.
Je passais devant ma lampe de bureau lorsque je me suis aperçue que je pouvais créer un effet en superposant du papier blanc sur... du blanc ! Je me suis demandé ce que je pourrais cacher dans les pages.
Lorsque j’étais petite, je ne regardais pas sous mon lit. J’avais peur des reliefs de l’armoire, des vêtements pendus. J’y voyais des formes, des montres et cela m’a donné l’idée de ce livre.
C’est un livre original. Est-ce difficile de trouver un éditeur pour ce genre d’ouvrages ?
Oui. J’ai conçu une première version de ce livre en 2009 lorsque j’étais étudiante à l’école des Beaux-Arts de Rennes. Je l’avais imprimée moi-même en sérigraphie et reliée à 80 exemplaires.En 2012, je l’ai réédité avec ma petite maison d’édition Les inéditions mais toujours en toute petite série et en noir et blanc.
Je cherchais une maison d’édition qui soit intéressée.L’atelier du poisson soluble l’édite aujourd’hui et c’est super mais ce n’est pas évident pour eux.
Comment intéresser les gens à un livre dont les pages sont blanches ?! C'est un pari.
En plus, les livres à système (avec des découpes, pop-up, etc. ndlr) coûtent très chers à fabriquer.
La plupart des maisons d’édition les imprime en Chine alors que L’atelier du poisson soluble a choisi de rester en Europe, c'est un choix que j'apprécie.
Nous travaillons d’ailleurs sur un autre projet de livre qui part du jeu de cartes Le musée des museaux amusants que j’avais autoédité.
C’est votre 2ème livre pour enfants après un Alice racontée aux petits conçu pour Les doigts qui rêvent. Vos autres projets sont souvent en relief.
Pourquoi ne pas être simplement illustratrice ?
J’aime l’objet. J’aime concevoir un livre, le façonner, le fabriquer. C’est pour cela, qu’après mes études d’illustratrice aux Beaux-Arts d’Epinal et de Rennes, j’ai fait un CAP reliure à l’Ecole des ateliers d’or de Semur-en-Auxois (fermée depuis).J’ai besoin d’être dans l’artisanat. Parfois, je pars d’une idée de forme pour inventer une histoire.
A Forcalquier, dans les Alpes-de-Hautes-Provence, je travaille dans un atelier partagé dans lequel on peut faire de la typographie, de la litographie, de la reliure, du print…
C’est extraordinaire car tous les outils sont à portée de main et lorsque je suis perdue, en panne d’inspiration, je fais une boîte.
Une boîte dans laquelle se trouve parfois un livre d’ailleurs comme Le savon de Marcelle de Fanny et Caroline Pageaud (ndlr)
Bio express
Fanny Pageaud est née en 1986.Elle a grandi à Seurre, en Côte d'or.
Après des études à l'ESAAB (Ecole sepérieure d'Arts appliquées de Bourgogne) à Nevers, elle part à l'école des Beaux-Arts d'Epinal, spécialisée en illustration jeunesse.
Après un détour par les Beaux-Arts de Rennes, elle complète sa formation à l'école des Ateliers d'or de Semur-en-Auxois.
Elle est aujourd'hui installée à Forcalquier (04).