Une autre conséquence de la crise sanitaire : les filières filières agricoles sont privées de leur principal débouché, la vente aux restaurateurs. Un producteur de pommes de terre a décidé de "brader" ses patates à moitié prix en vente directe, et ça marche !
La fermeture des restaurants a répercuté des conséquences économiques sur leurs fournisseurs : certains grossistes sont dans le rouge et les filières agricoles ont du mal à écouler leurs stocks. Un producteur de pommes de terres a effectué une vente directe de son stock : succès garanti, 30 tonnes vendues en trois jours.
Opération "vente directe"
Frédéric Biason est producteur de pommes de terre. 500 tonnes de tubercules sont conservées au frais et qui n'ont pas trouvé preneur.
Frédéric Biason explique l'ampleur du problème : "On a l'habitude d'avoir une clientèle régulière toutes les semaines avec les restaurateurs et les cantines scolaires. Malheureusement, étant donné le contexte actuel, il n'y pas de restaurant ouvert, donc c'est compliqué de vendre de la pomme de terre."
Afin d'écluser son stock, il a organisé une opération de vente directe à la ferme pendant tout le mois de février : des filets de 10 ou 25kg de pommes de terre vendus à moitié prix. Et pour l'instant, les consommateurs y trouvent leur compte et comprennent le soutien à apporter aux agriculteurs.
Frédéric compte beaucoup sur cette opération de vente directe : "Dans un premier temps, on espère en écluser au moins 200 tonnes pour le déstockage. Après on avisera."
Le monde de l'agriculture marque le pas
Pour Nicolas Michaud, agriculteur élu à la Chambre d'Agriculture de Côte-d'Or, beaucoup d'agriculteurs sont dans l'expectative : des producteurs de légumes, mais aussi des éleveurs durement impactés par la crise sanitaire.
Nicolas Michaud résume "On n'a toujours pas chiffré l'impact économique, ça va laisser des traces. Les gens se posent des questions sur la future campagne, que va-t-il falloir planter dans nos champs ? On va avoir des stocks dans nos exploitations, et il faut qu'on ajuste ça auprès de nos fermes."
Frédéric Biason, lui, a déjà décidé de réduire sa production de pommes de terre. Il en plantera sur 15 hectares cette année, au lieu de 20 l'an dernier.
Le reportage d'Anne Berger et Baptiste Mézerette
Intervenants :
- Frédéric Biason, producteur de pommes de terre
- Nicolas Michaud, agriculteur élu à la Chambre d'Agriculture de Côte-d'Or