Depuis de longs mois, le monde de la restauration et de l'hôtellerie tourne au ralenti. Derrière cela, c'est tout un secteur d'activité qui pâtit des conséquences de la crise sanitaire. Si la situation se poursuit, de nombreux emplois pourraient être menacés dans la région.
Ce sont les victimes collatérales de la fermeture des bars, restaurants et hôtels. Derrière ces derniers, ce sont aussi les grossistes ou encore les blanchisseurs notamment, qui subissent les conséquences de la crise sanitaire.
Les dernières annonces du Premier ministre Jean Castex, précisant que " la perspective d'une réouverture [des bars et restaurants] en janvier n'est pas réaliste et reportée a minima jusqu'à mi-février", ont été perçues comme de nouvelles déceptions.
Chômage partiel et baisse d'activité
Chez les grossistes, les caisses sont presque à l'arrêt et les chariots sont bien maigres. Seuls quelques restaurateurs spécialisés dans la vente à emporter continuent à se fournir.
" C’est compliqué mais on a pris l’habitude depuis le premier confinement, expose Thierry le Pensec, gérant de la société " Allo Viandes", une entreprise spécialisée dans la vente auprès des restaurants et des collectivités. Le premier a été très difficile en matière de gestion de stock. On n’a plus rien fait du tout ".
En ce moment, la période est tout aussi difficile. Compte-tenu de la baisse d'activité, Thierry le Pensec a dû placer un tiers de ses effectifs au chômage partiel. Un choix délicat mais indispensable qui s'applique également à d'autre enseignes.
J'essaie de sauver l'entreprise et leurs emplois.
" On n’a pas le choix, on doit jouer avec l’amplitude horaire, avec le chômage partiel " explique Rodrigue Rivière, gérant de l'enseigne Promocash à Dijon. En plus, ce chef d'entreprise doit également composer avec les attentes de ses employés. " Cela fait forcément des déçus, j’ai des collaborateurs qui remboursent des prêts donc financièrement c’est compliqué. Je les comprends très bien, mais ce que j’essaie de faire en tant que chef d’entreprise c’est de sauver l’entreprise et leurs emplois. "
Autre profession mais mêmes problématiques, les blanchisseries doivent composer avec la fermeture des restaurants et l'activité quasi inexistante des hôtels. Joel Munier est le directeur de la " Belle Hortense " entreprise spécialisée dans la blanchisserie et la location de textiles auprès des hôtels, collectivités et restaurants.
Il raconte : On travaille à peine 20 heures par semaine, on bénéficie toujours du chômage partiel et on n’a pas reconduit les contrats de quelques intérimaires" Heureusement qu’on est une entreprise saine, c’est une entreprise familiale qui a 100 ans d’existence, aujourd’hui on est la cinquième génération à travailler "
Le couvre-feu à 18h, une nouvelle difficulté
Dans son entreprise, 90 % de l'activité est liée à l'hôtellerie et la restauration. Depuis dix mois, son entreprise est quasiment à l'arrêt. « Au mois de mars on tournait à 2-3% d’activité comparé à l'année précédente. Toute la restauration était fermée et le confinement était plus dur qu’aujourd’hui. On n'a pas trop mal travaillé cet été mais aujourd'hui on est à 20 % d'activité » précise Joel Munier.
Dernièrement, l'instauration du couvre-feu à 18h dans tous les départements de Bourgogne a été perçu comme une difficulté supplémentaire aux problèmes déjà engagés. " Malheureusement cela entraine la fermeture des camions à pizza, des food-trucks, donc ça complique encore les choses pour les achats " regrette Thierry Le Pensec, même s'il concède qu'il s'attendait à de telles mesures.
Tous attendent un allégement de ces mesures pour pouvoir reprendre leur activité. Cela pourrait être au mois de mars prochain.