Une réunion entre les élus, le Préfet et la direction de PSA s'est déroulée ce vendredi 15 mars à Montbéliard. PSA s'exprime pour la première fois sur les raisons de son plan qui prévoit la fermeture du site historique d'Hérimoncourt dans le Doubs.
2h30 de réunion entre les élus et la direction de PSA venue de Paris. Le maire d'Hérimoncourt, Frédéric Barbier député LREM, Martial Bourquin sénateur étaient notamment présents pour défendre l'emploi dans le pays de Montbéliard.
PSA a justifié la fermeture du site d'Hérimoncourt. Le transfert de l'activité vers Sochaux et Vesoul serait destiné selon le groupe automobile à faire de Vesoul un centre d'excellence au niveau mondial pour la récupération et la revente de pièces. "Nous voulons mettre les bouchées doubles dans cette activité d'économie circulaire qui consiste à remettre des pièces anciennes à neuf et à les revendre à des prix très compétitifs. Nous pensons pouvoir tripler de taille d'abord en Europe et l'exportation ce métier" a indiqué Grégoire Olivier, secrétaire général du groupe PSA soulignant la performance du site de Vesoul et ses 1400 salariés.
Les élus et le Préfet ont demandé le maintien d'une activité sur le site d'Hérimoncourt. Selon PSA qui s'exprimait dans le décor feutré du musée de l'automobile Peugeot, des prospections seraient en cours pour trouver des entreprises intéressées pour s'implanter sur le site d'Hérimoncourt. Trois entreprises seraient déjà intéressées selon PSA.
Les syndicats et Frédéric Barbier n'ont pas été convaincus par les explications du groupe. Ils dénoncent dans un communiqué un projet qui ne tient pas compte de l'humain. 204 personnes sont employés sur le site d'Hérimoncourt.
Le Préfet a annoncé la mise en place d'un comité de suivi technique. Il devrait se réunir en mai prochain.
Voici le communiqué du député Barbier et de l'intersyndicale
La direction s’inscrit dans une comptabilité de chiffres sans visage. Mais dans l’économie, il n’y pas que la rentabilité et il ne faudrait pas oublier que derrière ces chiffres, il y a des hommes, des femmes et des familles.
La direction de Peugeot a reconnu ce matin que le choix de Vesoul était fait pour conforter son site haut-saônois. Il s’agit une nouvelle fois d’une décision prise de manière unilatérale qui vise une opération d’optimisation ne laissant aucune place à l’humain, à l’aménagement du territoire, au mieux être et au mieux vivre de chacun.
C’est pourquoi, alors que son succès est aujourd’hui retentissant, il nous paraît juste que PSA fasse oeuvre d’humanité et s’inscrive dans un cercle vertueux, où chacun peut tirer son épingle du jeu.
Cela passe en premier lieu par le maintien absolu des 200 salariés et d’une activité industrielle interne de Peugeot sur le site d’Hérimoncourt, d’autant que rien de ce qui nous a été présenté ne justifie la suppression de l’activité de recyclage à Hérimoncourt. Nous attendons d’ailleurs avec impatience l’expertise demandée par les organisations syndicales.
Pour l’heure, nous demandons que le Groupe PSA prenne ses responsabilités. Il le doit par respect pour ce territoire, lieu originel de la marque. Il le doit par respect pour ses salariés qui ont participé à son redressement et qui chaque jour donne le meilleur d’eux-mêmes. Il le doit par respect pour les élus et les collectivités territoriales qui ont su prendre les leurs quand son avenir et sa pérennité étaient menacés.
Mais si le seul mot d’ordre de Peugeot reste l’efficience au détriment de ses salariés, du Pays de Montbéliard et de ses habitants, pour nous ce sera résistance !