FEUILLETON. 205 Africa Raid en Tunisie, une aventure menée dans les traces du Dakar

Pendant les vacances de Toussaint, a eu lieu la dix-septième édition du 205 Africa Raid, organisé par une famille de Francs-Comtois. Une édition très particulière car en plus des 205, il y avait cette année dans le sable de Tunisie, 4 véhicules très atypiques, à l’entraînement.

Un raid en 205, avec des amateurs en galère dans le désert

Au départ de Tozeur, lieu de tournage de la saga Star Wars, nous faisons connaissance avec des équipages venus de Besançon. Ce sont d’anciens camarades de classe du Lycée Jules-Haag. Luc, l’un d’entre eux a participé au 205 Africa Raid il y a deux ans avec son papa, et cette année il a convaincu sa petite bande de copains de participer à l’aventure. Avec dans la belle équipe, Ramona, interne à l’hôpital Nord-Franche-Comté. Au volant de sa petite 205, elle s’enlise à plusieurs reprises tout juste 2 kilomètres après le départ. A force de persévérance, de gonflage/dégonflage des pneus et de bons conseils, le savoir-faire arrive et la joyeuse équipe peut poursuivre l’aventure.  Une aventure qui débute chaque jour de la même manière, avec un briefing général pour présenter aux participants, l’étape du jour. Les pièges à éviter, les lieux de passage obligatoires et les points de ravitaillement, plutôt rares dans le désert. Mais tous les participants au 205 Africa Raid ne sont pas assidus. Sylvain, pilote venu de Baume-Les-Dames est bien plus intéressé par le ski que par le briefing. Au son du haut-parleur des organisateurs, il gravit la dune située juste à côté du bivouac, et s’offre une petite descente. Quand on aime le ski, on aime le ski…

Retour dans les dunes avec deux équipages de Pontarlier. Il est 13 heures et ils ont choisi de s’octroyer une petite pause en plein désert. Boisson jaune pâle au programme (avec modération), et boites de conserve froides. Une aventure volontairement préparée façon « roots », et pour laquelle ils auront cassé la tirelire. 5000 euros pour la voiture et sa préparation, et 4000 euros pour les frais d’inscription de l’équipage. Mais quand on aime, et qu’on veut vivre l’aventure de sa vie, on ne compte pas.  Au soleil couchant, la soixantaine de voitures arrive au bivouac, planté au cœur des dunes. La nuit va être courte d’autant plus qu’au lever du jour, le rugissement d’un buggy, à l’entraînement pour le Dakar, va réveiller les équipages.

Avec Sylvain Magnin, équipage de Baume-Les-Dames (Doubs) ; Luc Dornier, équipage 247 ; Ramona Tarfulea équipage 248 Evette-Salbert (90) ; Philippe Jacquot, organisateur du 205 Africa Raid ; Jérémy Bougaud équipage 225 

Rallyes Dakar et Dakar-Classic en ligne de mire

C’est un Buggy Zéphyr, spécialement préparé pour le Dakar qui réveille les équipages. Avec au volant du monstre Fanny Jacquot, l’une des organisatrices du 205 Africa Raid. Cette année, aux côtés de Marie Marconnot, sa copilote, elle encadre les petites lionnes dans les sables tunisiens et profite de l’occasion pour s’entraîner en situation en réelle.

En janvier 2022, les deux cheffes d’entreprise prendront le départ du Dakar en Arabie Saoudite. Aux côtés des stars de la discipline, le Haut-Saônois Stéphane Peterhansel, et autres Sébastien Loeb.  Une épreuve mythique qui n’effraie pas pour autant les deux amies ; elles ont participé l’an passé au rallye d’Andalousie et l'ont remporté  dans la catégorie féminine. Un résultat encourageant avant le Dakar. D’autant plus, que chaque soir, de retour au bivouac, les deux filles retrouveront l’intégralité de la famille Jacquot. Rudy, Philippe et François participeront en effet au Dakar-Classic, celui réservé aux véhicules anciens et partageront avec Fanny les padocks, en fin d’étape. L’équipe « 205 Africa Raid » sera ainsi complète, avec dans ses rangs, un buggy, un camion Man, une 404 et  une certaine 205 Turbo 16.  

Avec  Fanny Jacquot Organisatrice du 205 Africa-Raid, Pilote engagée sur le Dakar 2022 ; Marie Marconnot Copilote, engagée sur le Dakar 2022 ; Philippe Jacquot, Ex pilote camion sur le Paris-Dakar ;  Julien Goumghar Copilote ;  Rudy Jacquot Pilote camion engagé sur le Dakar Classic 2022. 

La 205 Turbo 16, véhicule vainqueur du Dakar 1987 de retour sur le sable

Dans les dunes tunisiennes, une 205 ne fait pas tout à fait le même bruit que ses petites camarades. Cette voiture là arbore un joli jaune canari et un énorme aileron arrière. Elle roule fort, très fort même, dans le sable du Sahara. C’est une 205 Turbo 16, voiture mythique de la deuxième partie des années 1980. Celle-là même qui a gagné le Dakar 1987, aux mains du Finlandais Ari Vatanen. Une voiture qui a fait rêver toute une génération et qu’au fil des années Philippe jacquot, chef d’entreprise à Frotey-Les-Lure (70) a réussi à s’offrir.

Dans le sable, il est comme un gamin avec un nouveau jouet ; derrière chaque bosse il passe un peu plus fort, et à chaque instant, il est proche de dépasser ses limites. Au point même de faire décoller sa 205 T16.  Derrière une bosse, la petite lionne s’envole, pique du nez, et retombe heureusement sur ses 4 roues. Une grosse frayeur qui finit bien.  Aux côtés de la 205 Turbo 16, il y aura aussi une vieille 404, celle de François Jacquot, le frère de Philippe. Avec elle François a déjà participé au Dakar en 2001, 2002 et 2003. Vingt ans après, il lui offre un retour dans le sable, digne des plus grands.  

Avec  Philippe Jacquot, Pilote engagé sur le Dakar Classic 2022 (Peugeot 205 Turbo 16) ; François Jacquot, Pilote engagé sur le Dakar Classic 2022 (Peugeot 404)   

De Baume-Les-Dames jusqu'à Ksar Ghilane (désert tunisien) en 205

Le 205 Africa Raid réserve bien des surprises aux concurrents. Ce jour là en fin de journée, le retour au bivouac passe par l’école primaire de Ghlissia. Chaque année, les organisateurs proposent aux équipages d’apporter de France des livres scolaires ou accessoires de première nécessité pour les offrir aux enfants tunisiens. Là-bas, la misère est grande, alors lorsque des livres modernes, en parfait état, ou des lunettes (dont le prix en Tunisie est inaccessible pour les populations), leur sont offerts, les enfants rayonnent. Dernière journée dans les dunes sahariennes. Et le meilleur a été gardé pour la fin. La « passe de Bibane ».

Une trace, une seule à suivre impérativement, au cœur des dunes. Et quiconque tentera de s’en écarter restera coincé. Le fesh fesh, sable ultra fin ne pardonne rien, c’est un piège qui coûtera beaucoup d’énergie à la plupart des équipages. 

Avec Laurent Gros, équipage 237 ; Philippe Moine équipage 221 ; Pierre Tattu équipage 256 ; Falk Winckler équipage 248.

Heureusement l’étape se termine en douceur. La source chaude attend près du bivouac les équipages éprouvés. Avec son eau en permanence à 34 degrés, elle apporte aux participants, d’ultimes instants de bonheur.    

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