Les parents d’élèves de l'école de Fournet-Luisans (25) se battent pour sauvegarder le poste de Fanny Manche, institutrice atteinte de rétinite pigmentaire, une maladie rare caractérisée par une dégénérescence au niveau des cellules de la rétine. Une pétition a été mise en ligne. Détails.
"On parle de l'inclusion des enfants en situation de handicap, mais qu'en est-il pour les adultes ?" s'interroge Fanny Manche, enseignante depuis 2005 à l'école de Fournet-Luisans, petite commune du Doubs. Cette dernière est atteinte d'une rétinite pigmentaire. Cette maladie dégénérative la prive peu à peu de la vue. Malgré les adaptations de son poste de travail et le soutien de ses collègues, elle la prive désormais de son poste. Fanny Manche ne pourra pas reprendre la classe en septembre.Cette nouvelle provoque l'indignation, du côté de nombreux parents d'élèves. Une pétition en ligne a été lancée. "Après avoir réalisé une première pétition plutôt destinée aux parents d’élèves et aux élus de Fournet-Luisans et Fuans, nous voulions toucher plus de monde avec une deuxième pétition" explique la mère d’un enfant de la classe de Fanny Manche, qui a préféré rester anonyme. La pétition a déjà rapporté près de 1100 signatures.
Les parents d’élève sont dans l’incompréhension
Cette même personne ne comprend pas la réponse défavorable qu’a reçu l’institutrice le 18 juin. "On prive une personne de travailler alors que c’est ce qu’elle demande" entame-t-elle. "En sortant de la période de confinement, on nous a pourtant demandé d’être plus humain" ajoute-t-elle. "En 2020, on ne devrait plus interdire à une personne en situation de handicap de travailler" lance-t-elle. "C’est une bataille pour l’acceptation du handicap" considère ce parent d’élève.Pour cette mère de famille, Fanny Manche a réalisé "un travail formidable". La décision ne semble avoir laissé personne indifférent. "C’est une personne qu’on connaît bien, qui est là depuis quinze ans, c’est difficile pour tout le monde. Cette maîtresse est douce, attentionnée et a des exigences qui font progresser les élèves" explique-t-elle. "On peut continuer d’enseigner quand on a toutes nos capacités cognitives" justifie la mère de l’enfant de neuf ans.
De son côté, Fanny Manche salue la mobilisation des familles et le soutien de ses collègues, dans laquelle elle se sent réellement intégrée, malgré son handicap. "Je perds la vue mais je ne perds pas le sens de la réflexion. C'est couteux en énergie, mais je veux que les choses soient dites au profit des personnes en situation de handicap" lance-t-elle.
Les parents d'élève ont également contacté de nombreux élus locaux, dans l'espoir de pouvoir sauvegarder le poste de Fanny Manche.