Franche-Comté : livraison, "click and collect"...comment les librairies s’organisent-elles en temps de confinement ?

Avec le reconfinement, les librairies ont été contraintes de fermer pour une durée d’au moins 15 jours. Pour faire face, plusieurs librairies franc-comtoises ont opté pour des modes de fonctionnements alternatifs, tels que "click and collect".

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Pour faire face au confinement, les commerces non-alimentaires s’organisent pour maintenir une activité. C’est le cas de nombreuses librairies qui se lancent dans le "click and collect". Le principe est simple : commander directement sur Internet ou par téléphone l'oeuvre que l’on convoite et aller la récupérer sur rendez-vous. En Franche-Comté, plusieurs librairies ont opté pour ce mode de fonctionnement. 

"Les gens m’ont dit "s’il-vous-plaît, s’il-vous-plaît restez ouvert !" Je leur ai dit que j’allais faire de mon mieux !", raconte Caroline Planchenault, la gérante de La Marmite à Mots à Belfort, librairie spécialisée dans la littérature jeunesse. Depuis le 1er novembre, elle propose à ses clients la commande de livres via téléphone, mail ou via la page Facebook de la librairie : "Si je fais ça, c’est surtout pour répondre à mes clients qui veulent soutenir la librairie. Je les remercie énormément, c’est juste extraordinaire".
 
Pour Caroline Planchenault, le "click and collect" chamboule tout son fonctionnement habituel : "Il faut conseiller les gens à distance et en littérature jeunesse, c’est difficile, car il y a la notion d’illustration, comme pour la vente d’une bande-dessinée", explique-t-elle. La libraire passe désormais beaucoup plus de temps au téléphone et derrière son ordinateur.

"Je conseille aux gens de se rendre sur les sites des éditeurs pour voir si ça correspond à leur demande. Puis je mets de côté ou je commande et ils prennent rendez-vous. Ça, en temps normal, ça prend 15 minutes. Les gens rentrent dans la librairie, je leur montre deux/trois albums, on fait le papier cadeau et c’est terminé", déplore la gérante, seule aux commandes de sa librairie belfortaine.
 

Je me déplace pour livrer les gens qui en ont besoin, à 20 km autour de Salins

Dominique Terraz



Dominique Terraz a lancé il y a un an Le Matachin, librairie jurassienne située à Salins-les-Bains. Comme Caroline Planchenault, elle propose le "click and collect", mais aussi la livraison : "Je me déplace pour livrer les gens qui en ont besoin, à 20 km autour de Salins". Pendant le premier confinement, elle n’avait pas pu opter pour ce fonctionnement, faute de stock. Les plateformes de distribution ayant cessé leur activité à l’époque. "Cette fois, tous les distributeurs ont assuré qu’ils continueraient à me fournir, donc que j’allais pouvoir à fonctionner de cette manière-là", explique-t-elle. Pour l’instant, Dominique Terraz ne reçoit pas encore énormément de commandes.
 
À l’inverse, à Besançon, la librairie l’Intranquille gère une centaine de commandes par jour depuis le confinement. "Et on peut venir chercher son livre au bout d’un quart d’heure ! On est très rapides !", se targue Michel Mechiet, le gérant de la librairie. Une équipe très réactive, actuellement composée de 3 à 4 employés, faisant tourner la boutique à plein régime. Mais si les commandes sont si importantes, c’est en raison du site internet de la librairie. Il existe depuis déjà plusieurs années et permet à tout à chacun de se faire livrer, dans la France entière. "100 000 livres sont disponibles pour l’instant. Soit vous venez chercher, soit c’est livré par la Poste", explique Michel Mechiet.
 

On perd quand même 80 à 85 % du chiffre d’affaire. Le "click and collect", c’est surtout un pansement

Michel Mechiet


Pour le gérant, la vente à importer et la livraison ont certains avantages : "On peut continuer l’activité et ça permet aussi à ce que nos clients ne partent pas sur Amazon !". Cependant, le manque à gagner est réel, même pour cette librairie du centre-ville de Besançon : "Il y a des jours où l’on a jusqu’à 800 passages en caisse. Là on perd quand même 80 à 85 % du chiffre d’affaire. Le click and collect, c’est surtout un pansement", déplore Michel Mechiet.

Évidemment, la crise sanitaire a fortement impacté chacune de ces librairies, quelle que soit leur taille. Lors du premier confinement en mars 2020, Caroline Planchenault avait dû totalement fermer La Marmite à Mots. Quant à Dominique Terraz, la situation a ralenti le développement de sa jeune entreprise : "A chaque fois que j’avais l’impression qu’il y avait du monde qui arrivait, je faisais deux pas en arrière à cause de la situation sanitaire". 

La réouverture des librairies pendant le confinement, une bonne idée ?

Dans une quinzaine de jours, les libraires de France en sauront plus concernant une réouverture potentielle de leur boutique. Mais tous sont très partagés. "Pour partager tous les livres qui sont arrivés en fin d’année ça serait génial, mais si au plan sanitaire, c’est la catastrophe, ce n’est pas nécessaire. Pourquoi vouloir à tout prix rouvrir ? Je ne sais pas si le jeu en vaut la chandelle", s’inquiète la gérante de la Marmite à Mots. 

À l’Intranquille, Michel Mechiet évoque plutôt un esprit de solidarité envers les autres commerces non-essentiels : "Nous, on pourrait ouvrir, ça nous poserait pas de problème d’un point de vue sanitaire. Mais est-ce que tout le monde peut le faire ? J’ai envie d’ouvrir ma librairie, mais je trouve ça un peu injuste en regard des autres commerces". Le gérant conclut : "Je suis plutôt partisan de ceux qui pensent que soit, on est tous ouverts, soit on ne l’est pas, même si le livre est un produit assez à part, teinté de la culture". 


Ci-dessous la carte de France des librairies en "click and collect" :
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