Stellantis, issue de la fusion entre PSA Peugeot-Citroën et Fiat-Chrsyler, affiche un chiffre d'affaires de 75,3 milliards d'euros au premier semestre 2021. Il a notamment résisté à la crise économique consécutive au Covid-19. En Franche-Comté, les syndicats se montrent tout de même prudents.
Le nouveau géant automobile qui englobe notamment PSA Peugeot-Citroën se porte bien, au premier semestre 2021. Son chiffre d'affaires a bondi de 46%, comparé à la même période en 2020 : il atteint désormais près de 75,3 milliards d'euros. Il revient de loin, puisque ses pertes atteignaient 800 millions d'euros, sur les six premiers mois de 2020. Quant aux bénéfices, ils se chiffrent à près de 6 milliards d'euros. Des sommes qui sont rassurantes à première vue, mais les salariés dans les sites de Franche-Comté restent prudents.
Chiffre d'affaires en hausse : oui mais...
Parmi les adeptes de la prudence, il y a Jérôme Boussard. Le secrétaire général de la CGT PSA Stellantis à Sochaux (Doubs) évoque le chiffre d'affaires en hausse : "C'est sur que c'est une tendance positive, dans un premier temps". Il nuance son propos : "Il ne faut pas oublier pour autant que ça s'est fait sur le dos de centaines d'intérimaires qui ont été mis en fin de contrat suites aux crises diverses et variées. Ces contrats expliquent que Stellantis puisse dégager des marges". Pour ce premier semestre 2021, le groupe Stellantis présente en effet un taux de marge opérationnelle qui atteint 11,4% du chiffre d'affaires. Selon le directeur financier du groupe, Richard Palmer, il s'agit d'une "marge record pour les deux groupes originels [NDLR : PSA Peugeot-Citroën, fortement implanté en Franche-Comté, et le géant italien Fiat-Chrysler]".
Marge positive, c'est justement ce qui gêne le représentant syndical : "Quand les intérimaires sont partis, ce sont des salariés d'autres usines du groupe venant d'Europe de l'Est et d'Italie, qui sont venus les remplacer. C'est une bonne chose pour ces salariés, mais il y a d'autres solutions. En Italie, quand il n'y a pas de travail, on baisse les cadences. C'est ce qu'il faudrait faire dans le groupe Stellantis, pour conserver tous les emplois, que ça soit les intérimaires ou les CDI. Les bénéfices constatés aujourd'hui nous donnent raison sur notre analyse".
Résistance à la "crise des semi-conducteurs"
Le groupe affiche cette performance, malgré un début d'année marqué par des pénuries. La plus notable étant celle des "semi-conducteurs". Ce composant manquant a mené à l'arrêt temporaire des chaînes de production de certaines voitures phares du groupe, telles que la Peugeot 308. C'était le cas par exemple en mai dernier. C'est ce que relève justement Nicolas Petitguillaume. Il est représentant Force Ouvrière sur le site PSA Stellantis de Vesoul : "Compte tenu de la « crise des semi-conducteurs », ça reste un point positif pour ce qui est des marges engrangées par le groupe".
Il salue aussi le bénéfice record, tout en restant lucide sur les problèmes persistant sur le site de Haute-Saône : "5,9 milliards d'euros de bénéfice, c'est une bonne nouvelle : les efforts des salariés sont récompensés. Il y a cependant des problèmes qui ne doivent pas être éludés, comme le fait que sur le site de Vesoul, nous sommes en manque d'effectifs."