"Ce qui reste, c'est l'idée d'avoir sauvé une vie" Rodolphe a donné sa moelle osseuse à un inconnu, il y a douze ans

Rodolphe Augier était jeune papa quand il a donné sa moelle osseuse. Un geste de solidarité d'autant plus nécessaire que les donneurs compatibles sont rares. À l'occasion de la journée mondiale du don de moelle osseuse, ce 17 septembre, il revient sur cette expérience éreintante qui ne lui laisse aucun regret.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

À 34 ans, Rodolphe Augier donnait déjà son sang régulièrement. Il s'était même posé la question du don d'organes ou de plasma, sans avoir fait le pas. Son véritable déclic fut de devenir père. En admirant sa femme porter leur premier enfant, il comprend pleinement que "donner la vie est un acte héroïque". Et nourrit l'envie de donner de lui à son tour.

Son choix se porte sur le don de moelle osseuse. Un geste méconnu mais essentiel, car il est destiné, dans 80% des cas, à traiter les maladies du sang comme les leucémies ou les lymphomes. 

Douze ans plus tard, le journaliste aujourd'hui Dijonnais revient sur cette expérience à l'occasion de la dixième journée mondiale du don de moelle osseuse, ce mardi 17 septembre.

En moyenne huit ans d'attente

Rodolphe s'inscrit sur la liste des donneurs volontaires en juin 2011, ce qui est aujourd'hui possible de faire dans un centre de don ou sur le site dondemoelleosseuse.fr.

Il est possible de s'inscrire jusqu'à 35 ans. Rodolphe en a 34 à l'époque. Prélèvements salivaires, prélèvements sanguins... Les examens ne lui révèlent aucune contre-indication : il entre dans la phase d'attente habituelle. 

Un donneur de moelle osseuse est en rappelé en moyenne huit ans après l'inscription. Car les chances de compatibilité sont infimes. Si un malade a une chance sur quatre de trouver un donneur compatible au sein de sa fratrie, ce rapport passe à une chance sur un million hors le cadre de la famille.

Quelques heures de prélèvement sanguin dans 75% des cas

Rodolphe n'attendra pas aussi longtemps. Contacté par l'hôpital de Hautepierre de Strasbourg (Bas-Rhin) moins d'un an après son inscription, il prend dans un premier temps un traitement hormonal pour favoriser le développement de cellules souches dans son sang. Puis, se rend à l'hôpital pour un prélèvement sanguin.

Selon l'Etablissement français du sang (EFS), dans 75% des cas, la moelle osseuse est directement prélevée dans le sang des donneurs. Pour la grande majorité d'entre eux, il suffit donc de trois à quatre heures d'attente sur un lit d'hôpital, pendant lesquelles une machine extrait les précieuses cellules souches d'une poche de sang avant de renvoyer le liquide dans l'organisme.

Des complications rares

Rodolphe est moins chanceux. La machine n'extrait pas assez de cellules. Il est rappelé pour un second prélèvement sanguin le lendemain. Chose rare : le problème persiste à l'issue du deuxième rendez-vous. Il lui est donc demandé de venir passer une troisième journée à l'hôpital. 

Le trentenaire doit cette fois être opéré sous anesthésie générale pour laisser les médecins prélever la moelle osseuse de son bassin. C'est une deuxième technique, moins courante, pour recueillir les précieuses cellules souches hématopoïétiques. Le journaliste est "épuisé", mais il n' "envisage pas de (s)'arrêter à la moitié". L'opération se déroule au mieux, bien qu'elle le fatigue pour les dix jours à venir.   

Ce n'est pas pour autant que je regrette. Au bout du compte, ce qui reste, c'est l'idée d'avoir sauvé une vie. 

Rodolphe Augier

Un message de son receveur

En France, l'anonymat régit les dons de moelle osseuse. Mais le receveur de Rodolphe fera le choix de le remercier par écrit, via l'agence de biomédecine, plusieurs mois après sa greffe.

Rodolphe Augier a très peu parlé de cette expérience. Se replonger dans ces souvenirs lui a donné l'envie de prendre des nouvelles de son receveur. Il ne veut ni "dégoûter les gens" ni les encourager outre mesure à donner.

"C'est propre à chacun. Certains craignent les piqûres, le sang et le monde hospitalier". Lui se souvient d'avoir fait un choix qui "(le) regarde" et dont il était jusqu'ici secrètement "fier".

À LIRE AUSSI. TÉMOIGNAGE. "C'est une sacrée revanche" : Sophie, greffée de moelle osseuse, va parcourir 420 kilomètres à vélo

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité