Témoignage. Une greffe de moelle osseuse lui sauve la vie : "sans mon donneur, je ne serais pas là aujourd'hui"

Publié le Écrit par Da Silva Nicolas

Blandine Piot, future professeure des écoles à Joigny (Yonne), a vu sa vie basculer en 2012, lorsqu'on lui diagnostique une maladie rare. C'est un don de moelle osseuse qui, en 2019, lui sauve la vie. Elle nous raconte son histoire.

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Blandine Piot a aujourd'hui 43 ans. Cet âge, elle pensait ne jamais l'atteindre. Car en 2012, elle apprend une terrible nouvelle : cette habitante de l'Yonne souffre du syndrome de Sézary. "J'avais la peau rouge, des ganglions, ma peau me démangeait sans cesse, et j'avais des crevasses sur les mains et sous les pieds. Je me suis renseigné, et je voyais qu'il ne me restait que 3 à 5 ans à vivre."

Le syndrome de Sézary, c'est une forme agressive de lymphome, rare chez les femmes de son âge. Très vite, Blandine commence un traitement. Malgré tout, elle continue son travail dans une clinique privée. À côté, elle doit s'occuper de ses deux filles : Agathe, 12 ans, et Charlotte, 14 ans, atteinte de trisomie. 

La greffe comme "dernier recours"

En février 2014, on lui propose un essai clinique. "J'ai intégré un service de pointe à Paris. Cela m'a fait un bien fou. Au bout de six mois, ma peau n'était plus rouge et je n'avais presque plus de démangeaisons." Malheureusement, la maladie s'est adaptée et Blandine a vu des plaques apparaître sur son visage. "J'ai dû arrêter l'essai, c'était très frustrant car je me sentais beaucoup mieux depuis plusieurs mois."

On me disait que j'étais courageuse, mais je n'ai simplement pas eu le choix.

Blandine Piot

C'est au printemps 2016 que Blandine entend parler pour la première fois d'une greffe de moelle osseuse. Mais elle n'est pas directement convaincue. "Cela pouvait m'aider ou me tuer. À l'époque, la greffe était vue comme le derniers recours pour les personnes qui souffraient du syndrome de Sézary." Mais l'idée est vite oubliée, puisqu'on ne retrouve aucun donneur compatible dans les fichiers.

"Mes parents avaient peur de tuer leur fille"

Son état de santé continue de se dégrader. Deux ans plus tard, un scanner révèle un nodule cancéreux dans ses flancs. La greffe de moelle osseuse devient alors une priorité pour les médecins, pour sauver Blandine. On demande à ses parents de faire des tests de compatibilité. "Ils étaient très stressés. Ils avaient peur que ça se passe mal et qu'ils tuent leur fille", raconte Blandine.

Mais un jour, les médecins annoncent qu'ils ont trouvé un donneur compatible. "C'était une chance inouïe", assure-t-elle. Un long combat commence car, pour recevoir cette greffe, Blandine doit préparer son corps. Chaque cellule cancéreuse doit être tuée pour que la moelle osseuse puisse être greffée sur un organisme sain.

"J'ai eu un traitement dur. De septembre 2018 à mars 2019, j'ai eu 9 produits de chimiothérapie différents. J'ai arrêté de travailler, je perdais mes cheveux. Et puis en mai, on m'a fait ma greffe."

Blandine Piot

Une greffe qui change tout

En général, il faut six à huit semaines d'hospitalisation pour récupérer. La greffe s'est si bien passée que Blandine est sortie de l'hôpital au bout d'un mois. "Je suis même sortie plus affûtée avant. J'avais une alimentation saine et un coach pour me faire de l'exercice."

Hormis un lymphome rapidement traité en juillet 2019, tout est rentré dans l'ordre pour Blandine aujourd'hui. "Sans la greffe, je ne serais pas là aujourd'hui. Cette période me permet de relativiser. Lorsque j'ai quelque chose qui m'embête, je me dis qu'il y a pire."

Mon entourage m'a toujours soutenue, je n'ai jamais été seule. Je sais que je reviens de loin.

Blandine Piot

Quatre ans plus tard, Blandine va bien mieux. Après une reconversion professionnelle, là voilà professeure des écoles, et prête à prendre sa première classe en septembre, dans un établissement scolaire à Joigny. Aujourd'hui, elle ne peut s'empêcher de penser à cette personne qui lui a fait ce don. "S'il n'y avait pas eu de donneur, je ne serais pas là aujourd'hui. Il faut donner, tellement de gens attendent comme ça a pu être le cas pour moi." 

2022 a été une année record avec 38 0314 nouvelles inscriptions sur le registre de donneurs volontaires. En 2023, l'objectif est de masculiniser, rajeunir et diversifier le registre, pour offrir les meilleures chances de guérison à chaque malade. Vous pouvez retrouver le site du don de moelle osseuse pour sauver des malades comme Blandine ici

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