Des abeilles, mais peu de miel : l’apiculture en difficulté après une année "horrible"

En Franche-Comté, comme dans toute la France, les récoltes de miel sont très faibles cette année. Un apiculteur du Doubs revient sur la production 2021, une année pendant laquelle il a dû nourrir lui même ses abeilles pour qu'elles survivent.

C’est une année qui restera dans les esprits, pour de mauvaises raisons. "De mémoire, on n’a pas vu ça depuis 1977", se désole Eric Mange, apiculteur et président de l’ ADA, l'association de développement de l’apiculture en Bourgogne Franche-Comté, "c’est une année horrible".

Même constat à l’échelle nationale. L’union nationale de l’apiculture française (UNAF) parle de 2021 comme étant "la pire année". Dans Doubs, le niveau de perte est estimé à 83% selon l'ADA. La production de miel est donc très faible cette année dans le département. "On a une récolte de 1 à 3 kilos par ruche, sur une année normale, on obtient entre 20 et 30 kilos", détaille Eric Mange. 

Impossible de sortir butiner 

Mais que s’est-il passé pour que la récolte 2021 soit si désastreuse ? L’année avait pourtant bien commencé. "Les ruches étaient très belles en sortie d’hiver", de quoi laisser penser à une belle saison. Mais le climat a porté un coup terrible à la récolte. "De mi-mars à mi-juin, on a eu de la pluie et du froid, impossible pour les abeilles de sortir pour butiner.  Et les fleurs qui pour certaines étaient au rendez vous, n’ont pas rendu de nectar ! Les apiculteurs ont donc été obligés de donner à manger à leurs abeilles pour qu’elles survivent et cela dans des proportions parfois énormes. Me concernant j’ai dû donner 30 kilos par ruche en sucre (il y a entre 30.000 et 50.000 abeilles par ruche). De quoi manger...pour qu’elles puissent vivre", explique Eric Mange. 

"Hormis pour des zones très ciblées, dans toute la France les apiculteurs ont été obligés de nourrir leurs abeilles", confirme Dominique Cena, vice-président de l'Unaf.  

Compter sur le soutien des consommateurs 

A l’inverse, la saison dernière avait été bonne pour l’apiculture française. "Les apiculteurs auront du miel à vendre sur les marchés parce que l’année 2020 était une belle année, c’est ce qui nous sauve. Les apiculteurs prévoyants ont pu faire des stocks, heureusement. J’invite les consommateurs à aller à leur rencontre, c’est eux qui nous aiderons à passer ce cap", détaille Eric Mange.

Le président de l’association de développement de l’apiculture s'inquiète aussi de la situation des jeunes fraîchement installés : "ils sont en grande difficulté, obligés de trouver un autre emploi à cause de cette année désastreuse." Eric Mange espère que la profession dans son ensemble recevra un soutien de l'état. 

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