Grippe, Covid-19 : des fêtes de fin d’année sous le signe de la vigilance ?

Entre la 9e vague de Covid-19 et l’épidémie de grippe, certains Français préfèrent rester prudents en se faisant dépister et vacciner. D’autres semblent avoir oublié les gestes barrières et les précautions d’usage. Les professionnels de santé, comme l’ARS, appellent à un « sursaut collectif et solidaire ».

Passer Noël à Pontarlier (Doubs), c’est un rituel pour Aurélia Cotte et sa famille. Cette juriste de 36 ans, domiciliée en Ile-de-France, a prévu de passer les fêtes dans un chalet du Haut-Doubs, et de concocter un repas de fête avec des produits régionaux. Contrairement aux Noëls précédents, cette année, elle redouble de vigilance. « Mon fils de 18 mois est fragile, il a subi deux actes de chirurgie cardiaque. C'est pourquoi je n’ai pas hésité à me faire vacciner contre le Covid-19. J’ai reçu trois doses, et une contre la grippe. C’est important, pour protéger les autres », précise-t-elle. Elle n’a pas non plus perdu les réflexes acquis pendant la première vague. Gestes barrières, port du masque. « Surtout dans les transports et dans les magasins, quand il y a beaucoup de monde, et dans tous les espaces clos », afin de limiter le risque de contamination et de transmission. « Sans ces précautions, on aurait pu contaminer notre fils, et peut-être qu’il ne serait plus là aujourd’hui. Le problème du Covid, c’est qu’on n’a pas les moyens suffisants pour s’occuper de tous les patients atteints », rajoute Aurélia. Responsabilité et solidarité. Ce sont ses maîtres-mots.  

 

"Il n'est pas trop tard pour contribuer au sursaut de vaccination face aux épidémies"

Même son de cloche du côté de l’Agence régionale de Santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté. Dans un communiqué du 16 décembre, l’ARS rappelle que « l’épidémie de Covid reste à un niveau élevé, avec un taux de positivité des tests toujours supérieur à 30%. Conjugués à la bronchiolite chez les jeunes enfants, ces virus font peser une forte pression sur le système de santé. » Elle précise : « Il n’est pas trop tard pour contribuer au sursaut de vaccination face aux épidémies de grippe et de Covid, d’autant que la vaccination contre le Covid est désormais ouverte aux personnes de plus de 12 ans. La protection des plus fragiles passe aussi par les gestes simples du quotidien.»

D’autant plus que dans la région, la moitié des départements enregistre un taux d’incidence supérieure à la moyenne nationale, 578.9 cas pour 100.000 habitants (données du 16 décembre 2022. Source : Covid Tracker). Le Jura est le département où le virus circule le plus, à l’échelle régionale. 640 cas pour 100.000 habitants, contre 438 dans l’Yonne.

 

Dépistages Covid : peu de volontaires 

Un taux de contamination élevé qui semble peu inquiéter les Franc-Comtois, même à moins d’une semaine du réveillon. « On a l’impression que les gens veulent moins se faire tester ou vacciner », regrette Jérôme Leibowitz, biologiste, directeur associé de la société Santé Labo qui gère notamment le laboratoire de L’Isle-sur-le-Doubs (Doubs). « Ce n’est pas comme les années précédentes. Ce mois-ci, le nombre de dépistage Covid dans nos laboratoires a chuté de 83% par rapport à décembre 2021. Entre novembre et décembre 2021, il avait doublé ! »

 

Jérôme Leibowitz s’attend malgré tout à un léger rebond cette semaine, « jeudi ou vendredi, avant le réveillon ». Mais le nombre de dépistages devrait rester « insuffisant » selon lui. « En pleine période hivernale, alors que la France connait une triple épidémie et que la majorité des gens ont oublié les gestes-barrières, il faudrait se faire tester plus souvent », regrette le biologiste. Les patients qui viennent dans son laboratoire pour se faire tester ont souvent le même profil : « des cas-contacts, ou des patients qui vont rencontrer des personnes fragiles pendant les fêtes ».

 

Dans la pharmacie d’Olivier Tissot, à Ornans (Doubs), pas de bousculade. « Ce matin, nous avons réalisé une quinzaine de tests antigéniques. L’année dernière à cette période, on était à près d’une cinquantaine par matinée ». Certes, l’épidémie est moins virulente aujourd’hui qu’il y a un an, « mais il faut toujours prendre un maximum de garanties », prévient le pharmacien, qui s’attend à « une recrudescence de cas entre Noël et Nouvel an ».

Grippe, Covid-19 : un rythme de vaccinations en dents de scie 

Si les tests sont moins pris d’assaut, la vaccination, elle, semble avoir plus de succès. Par exemple, dans les officines de Besançon, plus aucun créneau n’est disponible avant début janvier. Même constat à Lons-le-Saunier (Jura). A Montbéliard (Doubs), quelques rendez-vous sont encore disponibles cette semaine. Attention, les personnes recevant une dose d'ici le réveillon ne seront pas protégées à temps. La couverture vaccinale n’est complète qu’entre 7 et 10 jours après avoir reçu la dose.

Concernant la grippe, dans cette pharmacie d'Ornans, « la couverture vaccinale peine à démarrer. Le taux de vaccination dans mon officine est 15% inférieur à ce qu’on avait l’année dernière », ajoute Olivier Tissot.

Alors, comment limiter les risques de contagion durant les fêtes ? « Le plus important : respecter les règles de base hygiéno-diététique, comme se laver les mains avant de passer à table. Bien dormir, bien boire, bien manger. Plus on est faible, plus on est sensible aux phénomènes viraux. Il faut renforcer son immunité. Pour les personnes fatiguées, essayez les compléments alimentaires. » Et pour celles et ceux qui ne pourront pas se faire tester en pharmacie ou vacciner, « procurez-vous des auto-tests. Ils sont fiables et cela vous permettra de savoir si oui ou non vous pouvez rejoindre vos proches pour les fêtes, sans prendre de risque », conclut Olivier Tissot.

Le lundi 19 décembre, 8.213 nouveaux cas de Covid ont été enregistrés en France.

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