Hausse du prix du gaz : + 120% sur la facture, malgré les aides, l'inquiétude dans les copropriétés

Mercredi 16 février, une aide d'urgence a été mise en place. Le gouvernement veut aider les foyers exclus du gel des tarifs réglementés du gaz. C'est le cas des copropriétaires. Certains restent pourtant sceptiques. Exemple à Belfort.

Mercredi 16 février, le Premier ministre Jean Castex a annoncé une aide d'urgence pour les résidents de copropriétés, de logements sociaux et de domiciles chauffés de façon collective.

Le gouvernement veut aider ces foyers à faire face à l'augmentation des prix du gaz. Ces locataires ou propriétaires ne pouvaient pas bénéficier du gel des tarifs réglementés, mis en place en janvier dernier. À Belfort, malgré ce dispositif, des copropriétaires restent tout de même sur leurs gardes. 

Je crains que cette augmentation du prix du gaz ne soit difficile à accepter et que certains copropriétaires ne puissent même plus être en capacité de payer les charges.

Céline

Une copropriétaire de Belfort (Territoire-de-Belfort)

Un gaz de plus en plus cher pour les copropriétaires

Pour Céline, copropriétaire belfortaine de 46 ans, tout semblait clair, côté factures de gaz : « Le syndic avait conclu un contrat, en 2018, qui fixe le megawatt/heure à 25 euros ». Il prend fin en janvier 2022, et c’est là que les ennuis commencent. En se penchant sur les factures de décembre 2021 et de janvier 2022, la copropriétaire tique en voyant les nouveaux tarifs : « Le tarif du megawatt/heure est passé à 80 euros. Le tarif a quasiment doublé alors que la consommation est restée la même ».

La copropriété décide de changer de fournisseur. Pour alléger la note. Nouveau contrat pour 4 ans. Le prix du megawatt/heure atteint désormais les 55 euros. « C'est bien plus cher que le tarif que nous avions jusqu'ici, mais moins cher que si nous étions restés hors contrat avec notre ancien fournisseur », se résigne Céline. Sans contrat, les conséquences auraient été plus désastreuses de l’avis de Paul Grosjean.

Le responsable syndic à l’agence Century 21 de Montbéliard (Doubs) est en charge de cette copropriété. Il constate que « malgré les renégociations, les prix ont tout de même été multipliés par 5 » et qu’en dehors d’un contrat, « le megawatt/heure aurait pu atteindre 100 euros, voire 140 euros ». 

Les difficultés ne s’arrêtent pas pour autant. « Un double problème se présente : expliquer à l’ensemble de l’immeuble les raisons de la hausse de ces prix, d’autant qu’on ne peut pas se passer du gaz pour le chauffage et l’eau chaude. Le budget de copropriété augmente, même avec les tarifs renégociés. Je crains que ce ne soit difficile à accepter pour les voisins et même que certains ne puissent même plus être en capacité de payer les charges », s’inquiète Céline.

Une aide gouvernementale bienvenue mais insuffisante

Début janvier, le gouvernement a instauré le gel des tarifs du gaz et de l’électricité. Cette mesure excluait les copropriétés, les logements sociaux et les habitants de domiciles chauffés collectivement. Autant dire que les copropriétaires attendaient cette aide d’urgence, annoncée par Jean Castex, mercredi 16 février. Non sans une certaine prudence.

« Ce que j’attends surtout, c’est de savoir si cette mesure est rétroactive. Nous avons avancé des charges car il s’agit des mois où l’immeuble utilise beaucoup le gaz, notamment pour le chauffage et l’eau chaude. C’est autant d’argent que nous n’avons pas pu dépenser pour nos loisirs, par exemple , dit Céline. 

Pour les spécialistes, cette mesure d'aide gouvernementale rétablit l’égalité entre les foyers. « Ce n’était pas équitable que certains foyers qui se chauffent individuellement bénéficient de ces tarifs réglementés, alors que les copropriétaires, sous prétexte qu’ils se chauffent collectivement ne soient pas soumis aussi à ces règles », estime Paul Grosjean. Pour ce responsable syndic à l’agence Century 21 de Montbéliard, en charge de plusieurs copropriétés, « il s’agit d’une très bonne chose ».

L’aide d’urgence doit être « répercutée automatiquement sur les charges » rappellent les services du Premier ministre. Elle est en place jusqu'au 30 juin 2022. 

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